Rien n'est décidément simple et serein lorsqu'il s'agit de parler des relations entre le gouvernement et PSA. A fleure de peau, les protagonistes qui écopent encore un navire aux brèches à colmater se laissent aller aux bisbilles gauloises. Qui prêteraient à sourire si l'enjeu n'était pas celui de l'avenir des salariés et de l'industrie automobile française.


Dernier incident en date, ce coup de sang d'un ministre du redressement productif Arnaud Montebourg pris à parti par plusieurs dizaines de syndiqués CGT de l’usine d’Aulnay lors d'une visite au studio de design d’Habitat à Paris. Un vif échange au cours duquel le politique a dégainé une phrase choc : « Il n’est pas acceptable pour nous qu’il y ait plusieurs centaines de salariés - pour nous c’est 500 - qui soient aujourd’hui sur le carreau parce que n’est pas l’engagement de PSA. Pour l’instant, le compte n’y est pas sur Aulnay. Nous ne sommes pas contents et nous allons le faire savoir », a promis le ministre qui a fait savoir qu'il convoquerait à Bercy le futur président du directoire de PSA, Carlos Tavares. Ambiance !


La réaction de PSA ne s'est pas faite attendre. Son directeur des ressources humaines Philippe Dorge est monté au créneau pour démentir « catégoriquement les chiffres et les informations avancées par des militants Lutte Ouvrière de l’usine d’Aulnay-sous-Bois concernant le reclassement des salariés.» Une position appuyée dans un communiqué adressé à l'AFP. « Je démens catégoriquement les chiffres et les informations avancées par une délégation de militants Lutte Ouvrière de l’usine d’Aulnay et ayant servi à interpeller le ministre ». Le DRH a enfin estimé que ce groupe « n’était d’ailleurs absolument pas représentatif des organisations syndicales de PSA».


Peut être pas représentatif mais, visiblement, assez nuisible pour influencer un ministre. Alors, quelle est vraiment la situation à Aulnay ? « La question du reclassement des salariés de cette usine est trop importante pour être traitée dans ces conditions alors que l’avancement du plan fait l’objet d’une commission de suivi régulière en totale transparence avec les services de l’Etat », a précisé Philippe Dorge qui assure qu'aucun licenciement n'est prévu. On n'en saura pas plus sur le fond, mais on s'interrogera effectivement sur la forme. Une joute à mettre à l'aune d'une dernière annonce du constructeur portant sur la suppression d'une équipe de 684 personnes sur une ligne de montage de la Peugeot 208 à Poissy. Et au sujet de laquelle, Arnaud Montebourg s'était déclaré « un petit peu surpris. »