Malgré l'instauration de la gratuité des transports en commun dans plusieurs métropoles, les premiers résultats s'avèrent très décevants : non seulement les habitudes des Français ont peu changé, mais la voiture est toujours aussi présente sur le réseau routier.

Depuis hier vendredi, les transports en commun sont gratuits, et cela jusqu'à la fin du week-end sur les villes de Paris, Caen, Rouen, Grenoble, Le Mans, Tours, Reims, Lyon, Dijon et Bordeaux. Malgré cette mesure exceptionnelle destinée à chasser l'épisode de pollution persistant sur notre territoire, force est de constater que les premiers retours sont plus que décevants : hier vendredi, le périphérique parisien a même été encore plus saturé qu'à l'ordinaire.

Ainsi d'après V-Traffic, le premier opérateur d'information trafic français, la circulation des véhicules sur le boulevard périphérique de la capitale a augmenté de 10% par rapport à la moyenne d'un vendredi hors vacances scolaires. La vitesse a baissé de 10%, et les bouchons du matin étaient encore plus importants que d'habitude.


Un réel manque d'intérêt de la part de la population

Selon nos confrères du Parisien, un journaliste de l'AFP affirme que la gratuité des transports en commun n'a aucune incidence positive sur la diminution de la circulation automobile. Sur la quinzaine de personnes interrogées à Grenoble, aucune n'a déclaré avoir changé ses habitudes pour bénéficier des transports en commun librement mis à disposition : certains se sont présentés comme déjà usagers des transports collectifs ou cyclistes, d'autres ont affirmé ne pas pouvoir se passer de leur voiture... et quelques uns ont même avoué qu'ils n'étaient pas au courant de la mesure.


Une mesure peu efficace, et surtout très coûteuse

La gratuité des transports en commun est une décision fermement soutenue par les écologistes. Pour autant, la mesure fait l'objet de vives critiques. D'après la présidente de l'Association pour le Développement des Transports en Commun (ADTC) Nathalie Teppe, il s'agit d'un acte « symbolique », « qui ne change pas grand chose car il faut agir sur le long terme. » En plus d'être peu efficace, la mesure serait surtout très onéreuse, car elle pourrait représenter un manque à gagner de 300.000 euros.


Même si les retours sont pour l'heure peu satisfaisants, il faudra attendre quelques jours pour juger le réel impact de la gratuité des transports en commun.