Carlos Ghosn s’était à l’époque fâché tout rouge, jusqu’à envisager un rééquilibrage de l’alliance entre Renault-Nissan.  Nissan est l’allié de Renault depuis 1999, contrôle 15% du capital du groupe français, et ce dernier détient 43,4% du japonais. Cependant, au titre de règles sur "l'autocontrôle", les parts de Nissan ne lui confèrent pas de droit de vote à l'assemblée générale des actionnaires de Renault.

Il avait été évoqué la possibilité de voir Renault passer sous la barre des 40% de Nissan, afin de débloquer les droits de vote du japonais chez Renault et ainsi rééquilibrer l'alliance conclue quand Nissan était au bord de la faillite.

Une perspective qui n’était toujours pas levée jusqu’à ce que le même Emmanuel Macron la remette sur la table en la déplorant. Le PDG du groupe tricolore est donc sorti du bois pour rassurer son monde en affirmant que la « priorité pour tout le monde » était de « sauvegarder l'alliance » entre les deux groupes. Des propos apaisants distillés lors de l’ouverture du Salon de Tokyo : « l'alliance se développe depuis 16 ans. L'alliance est la meilleure chose qui ait pu arriver à Renault et la meilleure chose qui ait pu arriver à Nissan, Les avantages sont énormes des deux côtés, donc s'il y a une priorité pour tout le monde, c'est bien de sauvegarder cette alliance ».

« Renault, Nissan et les différents actionnaires sont tous d'accord pour dire qu'il faut fortifier cette alliance. A partir du moment où nous partageons tous cette conviction, tout le reste est facile à résoudre, et je n'ai absolument aucun doute sur le fait qu'on continuera à trouver des points de convergence entre les différentes parties pour que cette alliance continue de progresser ». C’est ce qui s’appelle du pragmatisme. Dans le domaine, Carlos Ghosn est un expert.