L'Eldorado automobile chinois perd un peu de son éclat : alors qu'on avait tendance à le considérer comme un puits sans fond, le marché des véhicules neufs a progressé de 6,9 % en 2014. Un chiffre qui ferait rêver dans l'Hexagone, mais qui est deux fois moins que ce qu'a connu l'Empire du Soleil Levant en 2013, démontrant un net ralentissement.

Les voyants économiques sont au rouge en Chine, puisque les analystes sont d'accord pour dire que la croissance en 2014 a été la moins forte depuis 1990. Et cela se reflète dans le marché automobile : les 23,5 millions de véhicules écoulés l'année dernière représentent en effet une hausse de 1,5 million d'unités et + 6,9 % par rapport à 2013, quand cette dernière année avait connu une hausse de 14 %. C'est cependant un peu mieux quand on s'intéresse au seul marché des voitures personnelles, avec une hausse de 9,9 %, à 19,7 millions d'unités, contre + 16 % en 2013.

Malgré un protectionnisme certain, les constructeurs locaux sont les plus touchés, puisqu'ils ne progressent que de 4,1 % quand Volkswagen enregistre + 12,4 % (3,7 millions d'unités), General Motors + 12 % (3,5 millions d'unités), Ford + 19 % (1,1 million d'unités), Toyota + 112,5 % (1 million d'unités) et BMW + 16,7 % (455 979 unités). Seul Nissan piétine, à + 0,5 % et 1,2 million d'unités. Mais ses chiffres ne révèlent pas tout : ces dernières années, la Chine est devenue le territoire d'une lutte acharnée parmi pas moins de 104 constructeurs, avec des capacités de production inondant totalement le marché menant à une guerre des prix avec des rabais importants et donc une diminution des marges. Ainsi, même en vendant plus de véhicules, les concessionnaires voient leur chiffre d'affaires baisser, comme celui de Pang Da, le réseau principal, qui a reculé de 70 %.

2015 devrait être l'année de la stabilisation : l’Association chinoise des fabricants d’automobiles (CAAM) prévoit en effet une augmentation similaire à 2014, soit 7 % et 25,1 millions de véhicules.

Sources : Le Monde/Les Échos