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Constructeurs et dirigeants européens rassemblés pour une réunion sous haute tension

Dans Economie / Politique / Industrie

Michel Holtz

L'INFO DU JOUR - Ce 12 septembre, Ursula von der Leyen reçoit à Bruxelles les représentants de l'industrie automobile européenne qui font le siège de la Commission depuis des mois. But de la rencontre ? La réouverture des discussions sur l'échéance de 2035 et les solutions que l'Europe peut apporter face à la crise du secteur.

Constructeurs et dirigeants européens rassemblés pour une réunion sous haute tension
Ce vendredi 12 septembre, les décideurs de l'automobile européenne ont rendez-vous avec Ursula von der Leyen. Crédit photo : MaxPPP.

Ils n’ont même pas eu le temps de regagner leur bureau. À peine ont-ils quitté le salon de Munich, que la totalité des patrons de l’industrie automobile européenne se précipitent à Bruxelles. Car ce vendredi 12 septembre, ils ont rendez-vous avec Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.

L’ordre du jour de cette réunion dite de « dialogue stratégique » est une longue liste de soucis, ceux d’une industrie au plus mal, à cause de normes qu’elle digère mal, de constructeurs chinois qui les mettent à mal et d’une échéance 2035 qu’il est hors de question qu’elle avale.

100 % de voitures électriques ? Oui mais pas tout de suite

Ce rendez-vous du 12 est aussi, et surtout, le moment du lancement officieux de la fameuse clause de revoyure dont les conclusions seront livrées début 2026 et qui devra dire si l’Europe joue à stop ou encore en ce qui concerne l’échéance des 0 voitures thermiques en 2035. Une clause qui aurait du être mis en place plus tard dans l'année er que Bruxelles aurait accepté d'ouvrir plus tôt que prévu à la demande des constructeurs. 

Pour la totalité des constructeurs européens, ce n’est ni stop ni encore, mais plutôt « disons demain ». Et les plus radicaux dans ce domaine sont les Allemands, aidés de leur Chancelier Friederich Merz. Il plaide pour un assouplissement réglementaire, du fait de la crise actuelle a déjà coûté 50 000 emplois, et que ce chiffre risque de doubler dans les années à venir. Merz a suffisamment de chats à fouetter pour en rajouter. 

Pour plaider leur cause, les Allemands ont envoyé au front leur bon élève, désigné d’office délégué de classe à cause de ses bons résultats en matière d’électrique et de normes réglementaires : Oliver Zipse. Le patron de BMW va réitérer sa demande auprès d’Ursula von der Leyen, et réclamer un report de quinze ans de l’échéance de 2035. La voiture électrique oui, mais en 2050 seulement.

Oliver Zipse, patron de BMW : le bon élève de l'industrie allemande.
Oliver Zipse, patron de BMW : le bon élève de l'industrie allemande.

Côté Français, si l’on est moins radical, l’on n’en est pas moins solennel et dramatique. Luc Chatel, le président de la PFA, la plateforme automobile qui rassemble tout le secteur, prévient : « cette réunion, c'est l'instant de vérité » explique-t-il aux Échos, et d’enfoncer le clou de l’angoisse : « nous sommes à un moment où le sol se dérobe sous nos pieds ». Et il est vrai que dans l’hexagone, le nombre de voitures vendues par an a baissé de près d’1 million par rapport à 2019. Un chiffre qui grimpe à 3 millions pour l’Europe entière.

Que faire pour enrayer l’épidémie et qu’est-ce que les constructeurs, mais aussi les équipementiers, peuvent demander à la Commission européenne, outre le report de la bascule vers le tout électrique ? Les Allemands souhaitent que les hybrides rechargeables puissent continuer à être produits après 2035 et ils réclament également une exonération de l’e-fuel, et du biodiesel. 

Côté Français, on mise plutôt sur un coup de pouce fiscal pour les petites autos électriques, une prime à la casse et un allègement des normes C02, surtout lorsqu’elles s’appliquent aux utilitaires.

Si les revendications des constructeurs européens sont donc différentes d’un pays à l’autre, la filière reste, dans son ensemble, unanime pour désigner le mal : l’échéance de 2035. Pourtant, certaines entreprises défendent toujours cette date et cette bascule. Elles sont même 150 à s’être réunies en contre lobbyistes pour tenter d’influer la décision de Bruxelles.

Parmi elles, on retrouve les fabricants de batteries (LG, Samsung, Verkor) et les réseaux de charges. Ils ont la position normale de ceux qui défendent leur business. Plus curieusement, l'on y retrouve des constructeurs comme Volvo et Polestar. Bon sang mais c'est bien sûr : ces marques sont la propriété du Chinois Geely qui mise sur l’électrique.

Un lobbying contre 2035 et un autre favorable à l'échéance

Autre Chinois, toujours pro 2035, Byd a envoyé sa patronne en Europe et Stella Li plaide depuis le début de la semaine pour le maintien de la date au nom de l’environnement. Sauf que le militantisme de Build your dreams comme de Geely pour le tout électrique dans quinze ans est évidemment plus lié à une avidité économique plutôt qu’environnementale.

Mais devant toutes ces hostilités européennes et ces peu crédibles soutiens asiatiques, comment Ursula von der Leyen peut-elle manœuvrer ? Elle tient coûte que coûte à garder le cap de 2035, comme elle l’a encore répété le 10 septembre dans son discours de politique générale.

Mais pour y parvenir, elle est prête à faire des concessions qui prendront peut-être la forme des Kei cars à l’européenne, ces petites autos soumises à des réglementations moins contraignantes que les grandes. La présidente n'a livré auncune précision sur ces "e-car", (pour environnementales, économiques et européennes). Mais si elles ressemblent techniquement à ce que souhaite le patron de Stellantis Europe, Jean-Philippe Imparato, à savoir le recours à d'anciennes règlementations ou un bridage restrictif à 110 km / h, la Kei car pourrait avoir une allure de fausse bonne idée.

Elle donnerait en tout cas lieu à des embrouilles d’ordre juridico-administratives plutôt que politiques. Chasser un problème pour en créer un autre : une solution bruxelloise ?

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