Déjà bradé, le Scénic 4 se vend-il mal ? Renault répond à Caradisiac

Voilà qui nous avait plutôt surpris au moment de réaliser notre journal des promotions de juin. Ce mois-ci, la gamme Scénic profite d'une offre de reprise Argus + 4 000 €. Pour nous, c'est étonnant car, depuis sa relance avec la Clio 4 (fin 2012), le Losange n'a plus vraiment l'habitude de brader ses modèles dans ses publicités.

Alors oui, il était toujours possible de profiter de belles ristournes en négociant avec les vendeurs, mais le constructeur n'usait que très rarement des remises de manière publique pour attirer du monde dans les concessions, une façon de préserver la valeur de la voiture. À la place, comme beaucoup d'autres de nos jours, Renault préfère mettre en avant les offres de location avec des petits loyers mensuels.

Appâter les clients pendant les portes ouvertes

Pour le Scénic, c'est d'autant plus intrigant que le modèle est très récent. Et généralement, il n'est pas nécessaire de brader un véhicule qui est sorti il y a quelques mois. Le Scénic 4 court est dans les garages depuis septembre 2016 et le long l'a rejoint en janvier 2017. La promo trahit-elle un manque de popularité pour les monospaces compacts de Renault ? Malgré sa refonte pour le rendre plus sexy, le Scénic n'arrive-t-il plus à lutter face aux crossovers ? Nous avons voulu en savoir plus en contactant Renault.

La marque nous explique d'abord que le timing pour le lancement de la promo « est assez habituel ». Le Losange nous précise qu'il en avait été de même pour la Mégane, même si la première offre pour la compacte avait pris la forme d'une opération de location Easy Pack, avec quatre ans de garantie et d'entretien offerts. Mais pourquoi un beau rabais sur le Scénic ? Renault ne le cache pas « cette offre doit permettre d'attirer du monde dans les concessions à l'occasion des journées portes ouvertes ». Organisées les 17 et 18 juin, elles doivent donc permettre de remplir les carnets de commandes avant la période estivale traditionnellement plus calme. Et puis Renault est honnête « le segment des monospaces compacts souffre avec les SUV ».

Des retards à cause d'un sous-traitant

Il est vrai que c'était la grande interrogation pour cette quatrième génération. Les monospaces traditionnels sont délaissés au profit des baroudeurs, plus tendances. Certaines marques ont d'ailleurs fait des choix. Chez Peugeot, le 5008 est maintenant un SUV à la modularité poussée. Du côté de Renault, pas question d'abandonner le Scénic, pilier de la gamme qui profite d'un bon socle de fidèles. Mais la firme s'est adaptée et a injecté une dose de crossover dans la recette. Et pour retenir les amateurs de SUV, elle propose également en parallèle depuis 2015 le Kadjar.

La marque est confiante sur les chiffres de ventes du Scénic, même si elle préfère attendre la fin de 2017 pour tirer un bilan. Le démarrage a été poussif, à cause de problèmes d'approvisionnement de la part d'un sous-traitant. Un élément de la portière manquait, beaucoup d'exemplaires ont donc dû attendre sur les parkings de l'usine de Douai avant d'être terminés puis livrés. Renault nous l'assure, « aujourd'hui le problème est résorbé ».

La situation débloquée, les ventes progressent de mois en mois. On le voit dans le tableau ci-dessous : les immatriculations se sont envolées entre avril et mai. Et selon Renault « elles seront assez fortes en juin, il y a un effet de rattrapage. On a repris la tête du segment en France, ce qui était un de nos objectifs ». Avec 18.000 modèles écoulés de janvier à mai, le Scénic a aussi pris ses distances avec le Kadjar (13 334 livraisons). Comme Peugeot et son 3008, Renault note par ailleurs une belle demande pour les versions hautes. C'est pourquoi l'offre sera renforcée à la rentrée avec l'Initiale Paris.

Chiffres de ventes mensuels