Êtes-vous prêt(e)s à gagner moins pour rouler en voiture de fonction électrique ?
En Angleterre les entreprises soucieuses de verdir leur flotte proposent aux employés d’accéder à des véhicules électriques moyennant une réduction de salaire. Appelé sacrifice salarial, cette disposition vaut-elle le coût ?

Cash or car. Vodafone UK vient d’annoncer l’électrification complète de sa flotte automobile d’ici 2026, soit un an avant l’échéance initialement prévue.
Cette transition rapide, l’opérateur de téléphonie britannique a pu l’atteindre en partie grâce la mise en place à destination de ses salariés du dispositif salary sacrifice (sal/sac). Une approche pragmatique qui répond à la double exigence de décarbonation et de rationalisation des coûts.
Sacrifice ou investissement gagnant ?
Pour accélérer le verdissement de sa flotte, l’opérateur téléphonique a mis en place un dispositif de salary sacrifice, en vigueur dans plusieurs autres grandes entreprises britanniques, dont la banque Lloyds.
Le principe est simple : les salariés renoncent à une partie de leur salaire brut, avant impôt et cotisations, en échange de la location d’un véhicule électrique. La part d’argent « rendu » est alors totalement investi par l'employeur dans le leasing d’un VE à destination du salarié.
Ce mécanisme permet de réduire l’assiette imposable tout en bénéficiant d’un loyer négocié, incluant assurance, entretien et garanties étendues. La Lloyd propose aux bénéficiaires de profiter de leur véhicule même en cas de congé maternité ou d’arrêt maladie de longue durée. Chez Vodafone, l’offre comprend aussi l’accès gratuit aux bornes de recharge rapide sur tous les sites de l’entreprise.
Gain financier et fiscal
Pour les employeurs, l’intérêt est double : répondre à leurs objectifs environnementaux tout en réduisant les charges. Selon le leaseur CBVC Vehicle Management, une entreprise peut économiser « de 4 752 £ de taxes pour une Volkswagen ID.4 à 6 048 £ pour une Audi Q4 Sportback e-tron. » Pour un salarié gagnant £ 40 000/an avec un leasing de 4 572,00 £/an sur une Tesla 3, le gain est 1 112 £. Un argument de poids dans un contexte budgétaire tendu.
Risque d’externalisation
Mais au-delà de l’incitation fiscale, c’est un changement d’approche plus profond qui se dessine. Longtemps perçue comme un avantage social, la voiture de fonction peut devenir avec ce système, une charge que l’entreprise transfère partiellement au salarié. Celui-ci devient acteur de son choix de mobilité. L’assurance quant à elle est calculée individuellement, contrairement à une flotte intégrée. Cela peut aussi alourdir la facture.
Doper le marché
Selon la British Vehicle Rental and Leasing Association (BVRLA), le nombre de véhicules financés par ce biais a bondi de 61 %. Et 90 % sont des modèles 100 % électriques.
Le salary sacrifice crée de nouvelles opportunités commerciales pour les sociétés de leasing, tandis que les constructeurs automobiles bénéficient d’un canal de vente supplémentaire pour atteindre leurs objectifs d’émissions des normes CAFE.
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