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Ford Cortina (1962 – 1970), petite anglaise au fort tempérament, dès 8 000 €

Dans Rétro / Youngtimer

Stéphane Schlesinger

Sous ses petits airs charmants, la Ford Cortina cache un tempérament sportif qui a été largement exploité en compétition. On peut donc s’offrir cette petite propulsion anglaise soit pour la balade soit pour la préparer et s’amuser sur des épreuves dédiées, le tout pour une somme raisonnable. 

La Ford Cortina, rivale anglaise de la Taunus 12M, s'est toujours montrée bien plus sportive que cette dernière. Déjà en version 1500 GT, ici une auto de 1965.
La Ford Cortina, rivale anglaise de la Taunus 12M, s'est toujours montrée bien plus sportive que cette dernière. Déjà en version 1500 GT, ici une auto de 1965.

 

Les collectionnables, c’est quoi ?

Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !

Pourquoi la Ford Cortina est-elle collectionnable ?

Faisons taire certains grincheux : oui, la Ford Cortina est collectionnée depuis longtemps, surtout en version Lotus. Alors, pourquoi s'intéresser à cette anglaise au nom de station balnéaire italienne ? Parce qu'elle représente une époque où les voitures différaient énormément en fonction non seulement de leur badge mais aussi de leur pays de production. Cette Ford anglaise n'a donc rien à voir avec son équivalent allemand, et profite donc d'un caractère propre, plus sportif que celui de la 12M germanique. Très rare en France, la Cortina est recherchée car elle se prépare aisément pour les courses de VHC, où elle peut marcher très fort. Et son ambiance sixties, période d'optimisme, revêt une saveur particulière en nos temps peu joyeux.

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On dit souvent que les années 60, c’était l’âge d’or des voitures européennes. Effectivement, l’innovation technologique pouvait surprendre, l’uniformisation qui banalise considérablement l’offre actuelle balbutiait encore, et on trouvait donc une monture correspondant exactement à ses goûts, au lieu d'une pléthore de marques proposant toutes la même chose ou presque. Rien que chez Ford par exemple, dans la catégorie des petites familiales, on avait le choix entre une traction, si on regardait du côté de Cologne qui fabriquait la Taunus 12M, ou une propulsion en zieutant par-delà la Manche.

La Ford Consul Cortina, lors de son apparition, en 1962. Classique, jolie et bien faite, elle rencontre un succès immédiat... outre-Manche. Le capot porte encore l'inscription Consul.
La Ford Consul Cortina, lors de son apparition, en 1962. Classique, jolie et bien faite, elle rencontre un succès immédiat... outre-Manche. Le capot porte encore l'inscription Consul.

A Dagenham en effet, on produit la Cortina, spécifiquement anglaise. Les filiales de l'ovale bleu profitent en effet d'une certaine indépendance, comme le montre Patrick Hennessy, patron de la branche britannique. Il a vent en 1960 du projet Cardinal qui va déboucher sur la 12M allemande. Furieux de n’avoir pas été informé, alors que cette auto l'aurait bien intéressé, il décide de développer un en temps record un équivalent pour sa gamme.

Pour ce faire, ses ingénieurs récupèrent l’excellent bloc culbuté Kent utilisé dans la petite Anglia, conservent les épures de suspension de cette dernière (jambes McPherson à l’avant, essieu rigide à l’arrière), et développent une monocoque aussi légère que possible mais tout de même spacieuse. Le tout s’enveloppe d’une carrosserie due à Roy Brown Jr, qui a également dessiné l’Edsel. Pas d’ordinateurs à l’époque, donc pas de CAO, et pourtant la voiture est terminée en deux ans !

Egalement disponible en 4-portes, la Ford Cortina emprunte bien des traits à grande Ford Galaxie américaine modèle 62, dont la forme du pavillon et les feux arrière circulaires, évoquant des tuyères de réacteurs.
Egalement disponible en 4-portes, la Ford Cortina emprunte bien des traits à grande Ford Galaxie américaine modèle 62, dont la forme du pavillon et les feux arrière circulaires, évoquant des tuyères de réacteurs.

Lancée fin 1962, juste avant la Taunus 12M, cette familiale moyenne s’appelle d’abord Consul Cortina. Proposée en berline 2 ou 4 portes, elle est animée par un 1,2 l de 48 ch (allié à une boîte 4 entièrement synchronisée, une modernité à l'époque) qui l’emmène à 125 km/h, une vitesse alors dans la bonne moyenne. Légère (831 kg), elle embarque 5 personnes aisément et avale 592 l de bagages ! Elle séduit par son tempérament, bien plus affirmé que celui de la paisible 12M, et entame une belle carrière.

Affichée en France à partir de 7 675 F (soit 12 000 € actuels selon l'Insee), elle coûte 275 F de plus que la 12M et 465 F (727 €) de plus qu'une Renault 8 dotée de la boîte 4 optionnelle, ce qui ne va pas aider sa carrière. Commercialisée en normale et en De Luxe, la Cortina se décline dès 1963 en break, mais aussi en 1500 (60 ch) et en GT, plutôt sportive. Dans celle-ci, le 1,5 l développe 78 ch DIN : de quoi atteindre un bon 150 km/h. Mais c'est surtout la nervosité qui a été favorisée.

Dès 1963, la Cortina se décline en une très performante version sportive préparée par Lotus, qui a porté le bloc Kent à 1,6 l et 106 ch, troquant l'arbre à cames latéral contre deux arbres à cames en tête.
Dès 1963, la Cortina se décline en une très performante version sportive préparée par Lotus, qui a porté le bloc Kent à 1,6 l et 106 ch, troquant l'arbre à cames latéral contre deux arbres à cames en tête.

Toutefois, ce n’est rien face à la variante sport préparée par Lotus, qui a retravaillé le moteur en le portant à 1,6 l et surtout en le dotant de deux arbres à cames en tête. Fort de 106 ch, ce bloc propulse la Cortina Lotus à près de 175 km/h. Cet équivalent anglais de la Renault 8 Gordini fera des ravages en course !

En 1964, la Ford bénéficie d’un léger restylage, touchant notamment à la face avant. Désormais dénommée simplement Cortina, l'anglaise bénéficie d’un nouveau système de chauffage très performant dit "Aeroflow", cependant que toutes les versions bénéficient de freins avant à disques.

En 1964, la Ford Cortina voit son avant remodelé, cependant que l'habitacle bénéficie d'un chauffage performant, dit Aeroflow. Le badge Consul ornant auparvant le capot disparaît.
En 1964, la Ford Cortina voit son avant remodelé, cependant que l'habitacle bénéficie d'un chauffage performant, dit Aeroflow. Le badge Consul ornant auparvant le capot disparaît.

En 1966, la Cortina est profondément revue. Elle reçoit une carrosserie bien plus dans l’air du temps (banalisée, diront certains). Le marché britannique adore cette auto, qui se hisse à la première place de ventes, même si elle conserve les 1,2 l (porté à 1,3 l sur la plupart des marchés) et 1,5 l jusqu’en 1967. Là, ces moteurs bénéficient de culasses « crossflow » bénéfiques au rendement (54 ch en 1,3 l et 64 ch en 1,6 l), renforçant ainsi l’attrait de la Ford.

Madame a l'air très à l'aise à l'arrière de cette Cortina de 1964, une auto étonnamment spacieuse.
Madame a l'air très à l'aise à l'arrière de cette Cortina de 1964, une auto étonnamment spacieuse.

La Lotus reste au programme, alors que, toujours en 1967, une déclinaison 1600 E est lancée à Paris. Dotée d’une suspension abaissée proche de celle de la Lotus, elle récupère le 1,6 l 82 ch de la GT et surtout se pare d’un habitacle luxueux, où se mêlent cuir (en option) et bois, sans oublier l’instrumentation ultra-complète. Un bien joli haut de gamme à l’anglaise ! Améliorée dans les détails en 1969, cette génération de Cortina disparaît en 1970, remplacée par la Cortina TC, très proche techniquement de la nouvelle Taunus allemande. L'uniformisation entamait sa marche folle...

Jim Clark fera des ravages en compétition avec sa Cortina Lotus, ici en 1965. Cette monture demeure très prisée dans les courses de VHC. Entre 2 894 et 3 304 ont été fabriquées selon les sources, dont près de 660 en conduite à gauche.
Jim Clark fera des ravages en compétition avec sa Cortina Lotus, ici en 1965. Cette monture demeure très prisée dans les courses de VHC. Entre 2 894 et 3 304 ont été fabriquées selon les sources, dont près de 660 en conduite à gauche.

Combien ça coûte ?

Bien rare chez nous, la Cortina coûte plus cher qu’outre-Manche. Pour une phase 1 en bon état (donc pas parfaite), comptez 8 000 € pour une 1,2 l, 11 000 € pour une 1,5 l De Luxe et 15 000 € pour une 1500 GT. La Lotus, très prisée en compétition, réclamera, quant à elle, plutôt 50 000 €. Les restylées, au look moins charmeur, se révèlent un poil plus abordables. Retranchez globalement 1 000 € à la cote, sachant qu’une 1600 E coûtera un peu plus que la 1 600 GT. Quant à la Lotus, elle demande 45 000 €.

Bénéficiant d'une nouvelle carrosserie en 1966, la Ford Cortina reçoit en 1967 une version 1600 E très haut de gamme avec son intérieur paré de bois, son moteur 1,6 l Crossflow et sa suspension abaissée.r
Bénéficiant d'une nouvelle carrosserie en 1966, la Ford Cortina reçoit en 1967 une version 1600 E très haut de gamme avec son intérieur paré de bois, son moteur 1,6 l Crossflow et sa suspension abaissée.

Quelle version choisir ?

Pour des performances suffisantes à s’intégrer dans le trafic actuel, préférez une 1500, idéalement une GT. On pourra aussi craquer pour la 1600 E et son luxe si british !

Le chic cockpit de la Ford Cortina 1600 E 1967, mêlant cuir, bois et instrumentation archi-complète. So british !
Le chic cockpit de la Ford Cortina 1600 E 1967, mêlant cuir, bois et instrumentation archi-complète. So british !

Les versions collector

Une Cortina en bel état d’origine sera forcément un collector. Bien sûr, les favorites sont les Lotus, très rares en conduite à gauche, mais les GT et 1600 E ont aussi leurs amateurs.

L'entretien de la Ford Cortina, ici une 1,2 l de 1963, se révèle très facile grâce à une superbe accessibilité du moteur, au demeurant très solide. Le vrai écueil demeure la rouille !
L'entretien de la Ford Cortina, ici une 1,2 l de 1963, se révèle très facile grâce à une superbe accessibilité du moteur, au demeurant très solide. Le vrai écueil demeure la rouille !

Que surveiller ?

Simples et bien conçues, les Cortina sont des autos sans histoires. Simplement, leur entretien est un peu plus contraignant que sur une moderne : vidanges tous les 5 000 km, réglages réguliers de la carburation, de l’allumage (avec changement des bougies) et des culbuteurs, quelques graissages à effectuer… Rien de sorcier, surtout que la mécanique se révèle d’un accès incroyable !

Cela dit, sur la Lotus, les réglages doivent être bien plus fins, et la culasse se montre très sensible à la qualité du liquide de refroidissement : trop vieux, il la fera rouiller de l’intérieur et elle pourra se vriller. Il faudra aussi faire attention aux roulements des têtes de jambes de force, et surtout à la corrosion. 

Planchers, passages de roue, tétons de cric, ancrages de suspension… Quant aux pièces détachées, elles se dénichent en abondance, de l’autre côté de la Manche. Brexit oblige, il faudra payer une taxe lors de leur importation.

La Ford Cortina GT 1965 prend un peu de roulis mais se montre étonnamment agréable et efficace en conduite sportive.
La Ford Cortina GT 1965 prend un peu de roulis mais se montre étonnamment agréable et efficace en conduite sportive.

Au volant

J’ai pu conduire deux Cortina, une 1200 De Luxe et une 1500 GT de 1966. Dans les deux cas, on trouve une auto bien conçue, spacieuse et nantie d’une position de conduite impeccable. Etonnant ! Evidemment, les sièges maintiennent peu, mais on est surpris par l’agrément des commandes : la direction apparaît relativement souple en manœuvres et précise sur route, alors que la boîte, un peu ferme certes, se manie avec netteté et rapidité. En matière de performances, la différence est très nette entre les deux.

La planche de bord simple mais plaisante d'une Ford Cortina 1.2 De Luxe de 1966. Notez la commande de boîte située au volant, le levier au plancher étant fourni sur demande.
La planche de bord simple mais plaisante d'une Ford Cortina 1.2 De Luxe de 1966. Notez la commande de boîte située au volant, le levier au plancher étant fourni sur demande.

La 1200, relativement nerveuse mais peu souple et courte en puissance (heureusement, sa transmission tire court) sera surtout à l’aise conduite tranquillement sur départementales. Là, elle pourra étonner par sa tenue de route très équilibrée et son appétence pour les virages. Elle prend relativement peu de roulis et aime tourner ! Mais la 1500 GT, c’est autre chose. Bien plus à l’aise grâce à ses 78 ch (mais manquant toujours de souplesse), elle accepte une conduite sportive, où sa belle maniabilité et son équilibre impeccable feront merveille dans le sinueux.

Le tableau de la Ford Cortina 1500 GT est bien plus complet que celui de la De Luxe, avec son compte-tours et sa batterie de 4 jauges qui inspirera, bien plus tard, les Focus ST et RS.
Le tableau de la Ford Cortina 1500 GT est bien plus complet que celui de la De Luxe, avec son compte-tours et sa batterie de 4 jauges qui inspirera, bien plus tard, les Focus ST et RS.

 

 

Les conducteurs d’Alfa Giulia et autre BMW 02 devront s'en méfier ! La GT s’insère sans souci sur autoroute, sans avor à se cantonner à la voie de droite, même s’il faudra accepter un niveau sonore élevé. Le confort se révèle toutefois acceptable, les suspensions étant fermes mais pas tape-cul, malgré les lames de ressorts arrière. De plus, les deux Cortina freinent efficacement pour des voitures de leur époque, et malgré l’absence d’assistance, leur pédale demeure suffisamment souple. Enfin, elles consomment de façon acceptable : comptez de 8 l/100 km à 10 l/100 km.

 

L’alternative newtimer*

Ford Focus II ST (2005 – 2010)

Sportive mais pas trop, la Ford Focus RS de 2005 relève du même esprit que la Ford Cortina 1500 GT.
Sportive mais pas trop, la Ford Focus RS de 2005 relève du même esprit que la Ford Cortina 1500 GT.

L’alternative newtimer à la Cortina GT, une berline sportive à son époque, serait la Ford Focus ST. Pas radicale à la manière de la RS (l’équivalent de la Cortina Lotus), la ST profite tout de même d’un beau 5-cylindres turbocompressé d’origine Volvo. Développant 225 ch, il concilie musique et belles performances, avec un maxi à 241 km/h !

Le châssis étant affûté, la Focus ST apparaît relativement efficace, malgré un nez un peu lourd. Et elle fait preuve d’une belle polyvalence, grâce à un confort appréciable et une carrosserie en 3 ou 5 portes. Bien équipée et fiable, elle mérite d’être mise de côté. A partir de 8 000 €.

Le coffre de la Ford Cortina, ici en 1964, offre 592 l pour les bagages. Etonnant !
Le coffre de la Ford Cortina, ici en 1964, offre 592 l pour les bagages. Etonnant !

Ford Cortina 1500 GT (1964), la fiche technique

  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 499 cm3
  • Alimentation : carburateur Weber 28/36
  • Suspension : jambes McPherson, triangles, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs (AV), essieu rigide, ressorts à lames, amortisseurs (AR)
  • Transmission : boîte 4 manuelle, roues arrière motrices
  • Puissance : 78 ch DIN à 5 200 tr/min
  • Couple : 123 Nm à 3 600 tr/min
  • Poids : 870 kg
  • Vitesse maxi : 150 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 13,5 s (donnée constructeur)

> Pour trouver une Ford d'avant 1970, rendez-vous sur le site de La Centrale.

* Les newtimers sont des véhicules iconiques ou sportifs plus récents que les youngtimers, mais dont la valeur monte. Plus fiables et faciles à utiliser au quotidien, ils doivent leur essor à des caractéristiques techniques souvent disparues, comme de gros moteurs atmosphériques.

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