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Grève dans l'industrie automobile américaine : quelles répercussions en Europe ?

Dans Economie / Politique / Industrie

Michel Holtz

Une grève illimitée touche les trois groupes américains Stellantis, General Motors et Ford. Et si les clients européens ne risquent d'être que très peu touchés par les arrêts de production, les constructeurs, à l'instar du groupe dirigé par Carlos Tavares, pourraient bien perdre de l'argent, et voir leurs syndicats d'ici prendre exemple sur leurs collègues de là-bas.

L'usine qui assemble la Jeep Wrangler est à l'arrêt depuis bientôt une semaine.
L'usine qui assemble la Jeep Wrangler est à l'arrêt depuis bientôt une semaine.

Il y a maintes manières de saluer l’ouverture d’un salon de l’auto. L’UAW a choisi la grève au moment de l’inauguration de celui de Detroit, le 14 septembre dernier Depuis jeudi, la guerre est déclarée entre Shawn Fain, patron du tout puissant et unique syndicat de l’automobile américaine et les Big three (Ford, Stellantis et General Motors).

Mais contrairement aux pratiques françaises, cette grève made in USA se veut pragmatique et économique, selon le boss de l’UAW. Il a minutieusement choisi de bloquer une seule usine par constructeur, celle qui, évidemment, assemble les best-sellers de chaque marque. La grève est illimitée ? Pas de souci, le syndicat a constitué un trésor de guerre de 825 millions de dollars pour pourvoir aux salaires perdus. De quoi voir venir.

Les modèles qui ne sont plus fabriqués ne courent pas les rues en Europe

Mais en quoi cette grève américano-américaine peut-elle bien affecter les consommateurs, et les marques européennes ? La pénurie de modèles engendrée par les retards de fabrication liée aux arrêts de travail ne devrait pas être sensible de ce côté de l’Atlantique. Car en ce qui concerne Stellantis, l’usine à l’arrêt est celle de Toledo dans l’Ohio. Elle fabrique les Jeep Wrangler et Gladiator, pas vraiment les stars de nos routes. L’effet est encore moins sensible chez nous en ce qui concerne General Motors, dont le pick-up Chevrolet Colorado, pour successfull qu’il soit aux États-Unis, est absent par ici.

Le pick-up Chevrolet Colorado, star aux États-Unis, inconnu chez nous.
Le pick-up Chevrolet Colorado, star aux États-Unis, inconnu chez nous.

En revanche chez Ford, dont l’usine de Wayne en grève assemble des Ranger et des Bronco, l’arrêt de production n'a qu'un très très léger retentissement en Europe. Ce dernier modèle n’est pas vraiment un best-seller dans l’Union comme le Puma. Quant au Ranger vendu par ici, il est assemblé en Afrique du Sud. Et puis la marque, comme ses rivaux, a anticipé cette grève, en faisant tourner ses usines plus qu’à l’accoutumée ces temps derniers, grâce aux heures supplémentaires qu’un employeur américain peut imposer à ses salariés.

L’UAW prépare sa grève, et son trésor de guerre, depuis des mois ? Les Big three en ont fait autant. Résultat : chacun a constitué ses stocks. Chez Stellantis, on est capable, selon la direction, de tenir 74 jours si le conflit s’enlise. Un chiffre qui s’élève à 64 jours chez Ford, et à 50 chez General Motors. Quoi qu’il arrive donc, les clients européens ne devraient donc pas voir les délais de livraison de leur nouvelle auto américaine s’allonger pour le moment.

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Des centaines de millions de dollars perdus chaque semaine

En revanche, le problème que les constructeurs pourraient rencontrer dans les prochains mois est une baisse du chiffre d’affaires. Cette baisse, la Deutsche Bank l’évalue entre 400 et 500 millions de dollars par semaine. Voilà qui, au fil du temps, pourrait coûter très cher. Car si, pour le moment, l’UAW ne généralise pas son mouvement, limité à une usine par constructeur, il laisse planer la menace. Si ses revendications n’aboutissent pas, le syndicat entend mener une offensive plus globale, touchant toutes les unités de production. Et ses revendications sont conséquentes puisque Shawn Fain et ses représentants demandent 46% de hausse de salaires.

La direction américaine de Stellantis consent déjà une hausse de 21%, un taux jugé insuffisant pour le moment. Le bras de fer continue donc mais nul doute que du côté des syndicats, on acceptera in fine de revoir ces prétentions à la baisse, et du côté patronal, on acceptera, sans doute, de renégocier à la hausse. Si les deux partis s’entendent pour entériner des augmentations comprises entre 25 et 30 %, les syndicats européens du groupe pourraient nourrir de nouvelles ambitions salariales, eux qui n'ont obtenu que 4,5% cette année.

Reste que les fabuleux résultats de Stellantis, qui s’élèvent à 16,8 milliards d’euros sur l’exercice 2022, ont été obtenus en grande partie grâce à la réussite des marques américaines du groupe. Ce que les hommes de Shawn Fain savent parfaitement, et ce qui les place en situation de supériorité par rapport à leur direction, contrairement aux syndicats européens.

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