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La nostalgie : un frein ou un élan ?

Dans Economie / Politique / Industrie

Michel Holtz

Souvent les passionnés d’automobile sont en mode « tout fout l’camp », regrettant notamment les temps d’avant. La fermeture du showroom Citroën des Champs-Élysées devrait redonner du grain à moudre au club de nostalgiques des promenades dominicales parisiennes. Des réfractaires au changement certes, mais aussi des passionnés qui prouvent que l’auto n’est pas (encore) un objet comme les autres.

La nostalgie : un frein ou un élan ?

Depuis ce matin, tout est plus cher pour l’automobiliste, du moins pour celui qui, malgré tout, persévère dans l’utilisation de sa voiture. Le malus s’envole, le prix de l’essence s’affole, et les tarifs de stationnement font la cabriole. En plus, histoire de bien nous faire comprendre que les temps ont changé et que celui d’une certaine idée de la voiture est passé, le C42 a fermé au soir du 31 décembre. Le show-room Citroën des Champs-Élysées n’est plus, après 90 ans de bons et loyaux services et une reconstruction totale en 2007. Les Chevrons lâchent l’affaire, comme Mercedes, inconnue à son adresse du 118 depuis quelques mois, ou comme Toyota, qui a déserté le 79 cette année aussi.

La nostalgie : un frein ou un élan ?

La vitrine du C42. C comme Chevrons, 42, comme 42, avenue des Champs-Elysées.

Un peu plus loin et toujours sur l’axe historique, PSA a quitté ses locaux de l'avenue de la Grande Armée et vers la banlieue s’en est allée. On peut se lamenter sur la disparition simultanée de ces piliers de l'axe historique incluant la « plus belle avenue du monde ». On peut aussi se demander si le jeu en valait la chandelle et si présenter une exposition permanente de leurs plus belles productions était suffisant pour émoustiller des touristes étrangers en goguette au bas de l’Arc de Triomphe. Lesquels, venus de Chine, des États-Unis ou d’ailleurs, et qui constituent le gros des troupes qui arpentent aujourd’hui les Champ,  risquent de montrer fort peu d’intérêt pour des modèles qu’ils n’ont, pour la plupart, aucune chance de voir rouler un jour chez eux.

On peut donc comprendre le "changement de stratégie" de Mercedes, Toyota et Citroën. Comme on peut comprendre la décision de PSA de délaisser un siège historique hors de prix pour un immeuble banlieusard plus fonctionnel et moins cher.

C’était mieux avant

Certes, les râleurs continueront de râler et les nostalgiques de vitupérer, expliquant que l’auto n’est plus ce qu’elle était, et que les conducteurs ne sont plus que des vaches à lait. Le refrain et les couplets sont connus. Et de fustiger l’État ponctionneur de TIPP, de malus et d’autres joyeuses taxes. Ce qui n’est pas une simple vue de l’esprit, même si l’État en question n’est pas le père Fouettard accumulateur de magot non redistribué que certains fantasment. Mais la réaction des usagers face à toute hausse de tarifs, quelle qu’elle soit, est logique. En revanche, celle qui consiste à adresser des reproches aux marques l’est moins. Ainsi donc, ces dernières seraient des gardiens d’un musée sacré de l’auto.

Citroën, Porsche, Ferrari, Ford et tous les autres ne seraient pas des entreprises privées à but lucratif, mais des ONG censées garder le mausolée de la nostalgie. Pas question de quitter les Champs où, tout môme, on admirait les chromes d’une DS. Interdit de downsizer ou d’électrifier des moteurs parce que le bruit d’un V6 ou d’un V8, c’est quand même autre chose que le sifflement d’une Renault Zoe, un 6 à plat ça vous a tout de même un autre timbre qu’un quatre cylindres de Porsche 718. Les performances sont du même niveau voire supérieures ? Oui mais non. Un constructeur n’est pas là pour innover, mais pour faire perdurer, selon les gardiens d’un temple d’arrière-garde. A les entendre, gagner de l’argent, faire des économies d’échelle, se conformer aux législations actuelles et futures n’est pas l’affaire d’une marque automobile. Elle devrait à ses fans les plus ultra le respect de l’immobilisme.

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Une voiture n’est pas (encore) une machine à laver

Des réactions et des levées de boucliers qui ne concernent qu’une partie de la population et de la clientèle des constructeurs. Mais ce sont parfois les plus fervents, les plus passionnés et les plus connaisseurs qui agissent ainsi. Et les marques sont bien obligées d'en tenir compte. C’est une spécificité de leur métier. Qui imaginerait les clients de Whirlpool regretter un lave-linge sorti en 1995 ? Quel client du Coréen LG râlerait contre son téléviseur à écran plat 4K, lui préférant une bonne vieille télé à tube cathodique ? C’est pourtant ce qui arrive parfois à l’automobile, à l’aube d’une transformation fondamentale, de son autonomie à son changement de mode de propulsion. C’est inquiétant, mais c’est également rassurant. Car c’est une preuve, s’il en fallait une, que la voiture n’est pas encore tout à fait une machine à laver ou un téléviseur, qu’elle n’est pas encore un objet simplement utile comme les autres.

 

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