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Sécurité routière: mais oui, il y a aussi des mesures à saluer!

Dans Pratique / Sécurité

Pierre-Olivier Marie

Au-delà du débat sur les 80 km/h, stérile par définition puisque d'ores et déjà acté, il y aussi de mesures à encourager parmi les 18 présentées cette semaine par le gouvernement. Voici lesquelles.

Une partie de l'argent des amendes pour dépassement des 80 km/h alimentera un fonds d'aide aux victimes de la route.
Une partie de l'argent des amendes pour dépassement des 80 km/h alimentera un fonds d'aide aux victimes de la route.

Depuis quelques jours, impossible d'échapper au débat sur l'abaissement des limitations de vitesse à 80 km/h. Effectif à compter du 1er juillet, celui-ci concerne les 400 000 km de voies bidirectionnelles sans séparateur central que compte le réseau secondaire.

Au-delà de l'opinion que peut avoir chacun de la mesure, pour l'évaluation de laquelle le gouvernement nous donne officiellement rendez-vous le 1er juillet 2020 (sans qu'on se fasse la moindre illusion quant aux chances que les pouvoirs publics rétablissent le 90 km/h en cas de non-efficacité de l'abaissement à 80), celle-ci a l'inconvénient d'en occulter d'autres qui méritent d'être saluées.

Côté conducteurs, ainsi qu'évoqué dès hier sur Caradisiac, il est donc question de valoriser les bons comportements. Les personnes disposant de 12 points de permis depuis un certain temps (notion qui reste à définir) bénéficieraient d'une sorte de "super-permis", avec à la clé des points supplémentaires ou des retraits de points avec sursis en cas d'infractions légères. Une reflexion est en cours actuellement, et on en saura plus sur les modalités précises de cette mesure durant le premier semestre.

Quant aux conducteurs contrôlés à plus de 40 km/h et frappés à ce titre par une suspension de permis, ils pourraient continuer malgré tout à utiliser un véhicule à la condition que celui-ci soit doté d'un contrôleur électronique de vitesse. Celui-ci agirait certes comme un véritable mouchard embarqué, mais au moins aurait-il le mérite de permettre de conserver une mobilité. Seul inconvénient: cette tolérance serait annulée à la moindre incartade, même de 5 km/h, alors même qu'il arrive qu'un micro-dépassement soit parfois nécessaire pour se sortir d'une situation difficile. D'ici 2021, date de son application, cette mesure aura l'occasion d'être affinée.

Les pouvoirs publics travaillent aussi à meilleure prise en charge des victimes d'accidents de la route. Un fonds d'investissement sera créé l'an prochain pour la modernisation des structures médicales et médico-sociales destinées à la prise en charge des accidentés de la route. Son alimentation sera directement assurée par les surplus des recettes des PV dont s'acquitteront les automobilistes ayant dépassé les 80 km/h évoqué plus haut. Espérons que ce projet ira au-delà du "coup" de communication.

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La protection des piétons, dont la mortalité a cru de 19% entre 2015 et 2016 (559 victimes en tout, soit plus de dix chaque semaine), est un autre axe intéressant. Les autorités évoquent pêle-mêle, pour cette année et la prochaine, de nouveaux aménagements pour les passages piétons, des dispositifs sonores et tactiles à destinations des mal ou non-voyants, ou bien encore la mise en place d'une vidéoverbalisation pour les automobilistes ne respectant pas les règles de priorités, avec des sanctions alourdies.

Si le vélo est un moyen de transport pratique en ville, son usage reste dangereux, notamment pour les enfants. Il est notamment prévu d'améliorer la formation théorique des enfants, pour qu'à l'entrée en sixième ils se montrent des cyclistes déjà plus avertis. On ne peut que s'en féliciter, même si l'effet de cette disposition restera de toute façon limité.

Les motards ne sont pas négligés non plus. Si l'on peut déplorer que les autorités n'évoquent pas une amélioration des aménagements routiers susceptibles d'aggraver - parfois de façon définitive - les conséquences d'une chute, on peut saluer que soit autorisé l'allumage des feux de brouillard de jour (pour les rares motos qui en sont dotées) et que l'accent soit mis sur la nécessité de disposer d'un équipement de qualité (airbag, bottes). On est encore loin de l'Allemagne, où les assureurs imposent le port d'une tenue complète (casque, gant, veste, protection dorsales et bottes), mais c'est un premier pas.

Par ailleurs, et dès cette année, les acheteurs de véhicules d'occasion pourront bénéficier d'un historique des réparations importantes intervenues sur le modèle qui les intéresse, ce qui permettra de limiter (un peu) les risques d'acheter des modèles gravement accidentés et mal réparés remis en circulation avec le concours d'experts véreux.

L'alcool au volant concentre également l'attention des autorités. Exit l'éthylotest obigatoire dans le véhicule, la mesure n'ayant pas fait la preuve de son efficacité, et bienvenue à l'éthylotest anti-démarrage (EAD). Sur le modèle du contrôleur de vitesse évoqué plus haut, les automobilistes contrôlés à plus de 0,8 g/l et dont le permis aura été suspendu pourront continuer à conduire à la condition qu'ils dotent leur véhicule d'un EAD. Ne reste qu'à espérer que ceux-ci jouent le jeu en ne faisant pas souffler à leur place une personne sobre le jour où ils auraient trop bu...

D'autre part, les applications communautaires type Waze pourraient ne plus répercuter la présence de forces de l’ordre menant des contrôles d’alcoolémie et/ou d'usage de stupéfiants au volant. Les modalités pratiques sont en discussion avec les opérateurs. Est aussi envisagée la mise en fourrière pour les véhicules d’un conducteur sous l’emprise de stupéfiants ou dépassant le seuil d'alcoolémie délictuel de 0,8 g/l. Sanction également valable pour les personnes roulant sans permis, estimées au nombre de 600 000 (!) dans l'hexagone.

Enfin, un conducteur commetttant une infraction grave alors qu'il tient un téléphone en main verra son permis de conduire retenu. Il s'agit certes d'une faute parfois difficile à évaluer car basée sur la seule interprétation des forces de l'ordre, mais personne ne se plaindra du durcissement concernant l'usage du portable au volant. On le voit, tout n'est donc pas à jeter dans ce nouveau train de mesures.

 

 

 

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