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Sécurité routière : pourquoi les 80 km/h vont durer

Dans Pratique / Sécurité

Pierre-Olivier Marie

Ce lundi après-midi, la sécurité routière a convié la presse à un « briefing technique » sur les vertus de la limitation de vitesse à 80 km/h. Le message est simple : les vitesses ont baissé, le nombre de morts aussi. Dans ces conditions, on voit mal pourquoi le gouvernement reviendrait sur une mesure qui, pourtant, agace une grande partie des Français.

Sécurité routière : pourquoi les 80 km/h vont durer

Une nouvelle positive pour commencer: l’année 2018 restera comme la moins meurtrière à ce jour sur les routes de France métropolitaine. Selon les statistiques rendues publiques ce lundi par la Sécurité routière, « seulement » 3259 personnes ont perdu la vie dans la circulation, chiffre qui traduit une baisse de 5,5% par rapport à 2017 (189 tués). Cette baisse, qui est la première enregistrée depuis quatre ans, s’accompagne d’une évolution louable pour les autres indicateurs que sont les accidents corporels (-4,8%), les personnes blessées hospitalisées (-24,8%) ou les usagers de deux-roues motorisés (-4%). « Cette baisse de 189 morts est inédite, d’autant qu’elle arrive après des années difficiles. Il y a aussi une réduction de 24% des blesses, et c’est aussi très important », se félicite le délégué interministériel à la Sécurité routière Emmanuel Barbe.

Selon le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe, "la mesure des 80 km/h est une mesure anti-accident qui fonctionne bien!"
Selon le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe, "la mesure des 80 km/h est une mesure anti-accident qui fonctionne bien!"

Sur les 189 tués de moins, les pouvoirs publics estiment que 116 sont directement le fait de la baisse des limitations de vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire, instaurée le 1er juillet dernier : « d’après l’Observatoire national interministériel de sécurité routière, en comparaison des cinq dernières années, 116 vies ont été épargnées au second semestre 2018 sur le réseau concerné par la baisse à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée », affirme la Sécurité routière sur la base d'estimations dont elle conserve pour l'instant les secrets de fabrication.

Cette dernière se félicite aussi de ce que les automobilistes ont commencé à lever le pied dès le 1er juillet, date à partir de laquelle les vitesses moyennes ont baissé de 3,9% (pour l’anecdote, Emmanuel Barbe a précisé lors du point presse de cet après-midi qu’aucun radar n’était réglé à 80 km/h dès le 1er juillet, les changements n’ayant commencé qu’à partir du lundi 2 juillet).

Cette affirmation s’appuie sur les mesures réalisées par un réseau de 50 points d’observation répartis dans 20 départements, lesquels ont permis de calculer les résultats à partir de 44 millions de passages de véhicules enregistrées entre juillet et novembre. Les pouvoirs publics assurent aussi que la meilleure fluidité du trafic résultant de l’abaissement des limitations a permis une hausse des vitesses moyennes. Dans le même temps, aucun «effet-peloton », avec des voitures agglutinées derrière un camion qu’elles ne peuvent plus doubler, n’aurait été observé sur ces tronçons...

Les pouvoirs publics estiment que sans les dégradations de radars de novembre et décembre, 60 vies supplémentaires auraient pu être épargnées.
Les pouvoirs publics estiment que sans les dégradations de radars de novembre et décembre, 60 vies supplémentaires auraient pu être épargnées.

La sécurité routière déplore en revanche que les dégradations de radars enregistrées en novembre et décembre aient entraîné une hausse des vitesses pratiquées. En décembre, le taux d’infraction à la vitesse aurait ainsi quadruplé : « on a des radars qui quand ils sont détruits continuent de flasher mais ne peuvent pas envoyer de photos. Grâce à cela, on a constaté une multiplication par 4 des excès de vitesse. Donc la vitesse reprend et du coup il y a plus de mortsSans ces dégradations, 60 vies supplémentaires auraient pu être épargnées entre novembre et décembre », commente Emmanuel Barbe.

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Si le délégué interministériel à la sécurité routière a refusé de se prononcer sur une évenutelle modulation de l'application des 80 km/h, avec la possibilité pour les conseils départementaux et les préfets de revenir à 90 km/h sur certains tronçons, rappelons qu’Edouard Philippe a invité ce matin les acteurs de la sécurité routière à « ne pas baisser la garde ». On devine donc que la mesure a toutes les chances de se pérenniser.

Elle a pourtant été récemment qualifiée de « connerie » par un Emmanuel Macron qui, lors de chaquet réunion publique, ne manque jamais de rappeler qu'il est prêt à des aménagements dans certaines zones. Rappelons que 78% des Français restent opposés aux 80 km/h généralisés, d'après un sondage récemment publié. On imagine les tiraillements actuels entre l'Elysée et Matignon.

 

 

 

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