Stationnement handicapé: 550€ d'amende pour une infraction imaginaire
Cet automobiliste angevin a été verbalisé à Paris pour stationnement sur une place TPMR alors même qu’il avait dûment apposé sa "carte handicapé" derrière son pare-brise. Malgré ses contestations justifiées, la machine s’emballe, ce qui lui a déjà valu 550 € de saisie sur compte. Un cas qui pose aussi la question du caractère parfois bien inhumain du traitement automatisé des infractions.

Cet habitant d’Angers n’a finalement eu qu’un "tort", celui de respecter les règles. Etienne Thierry-Aymé a en effet stationné la voiture familiale, spécifiquement adaptée au transport de sa fille handicapée moteur de naissance, sur une place de stationnement réservée. Mais comme nous sommes à Paris, les choses ne pouvaient que mal se passer.
Les faits remontent à l’hiver dernier : "Aux vacances de février 2025 nous programmons un séjour à Paris, du 9 février au 14 février 2025, pour que notre fille puisse aller voir le roi Lion à Mogador le 12 février en début d'après-midi. Nous décidons de venir en voiture, ce qui nous permet de passer voir de la famille dans les Yvelines le dimanche 9 février avant d'arriver à Paris. Nous trouvons, non sans mal, un logement adapté à proximité de Mogador, rue de Milan dans le 9e arrondissement de Paris. Je regarde avant de partir sur le site de la ville de Paris si le stationnement est gratuit pour les TPMR (Transport des personnes à mobilité réduite, NDLR) comme c'est l'usage à Angers ainsi que dans de nombreuses villes en France... Ça l'est, nous voici donc rassurés ! ", explique Etienne. "En arrivant à Paris, je trouve donc une place de stationnement pour les personnes handicapées, rue de Liège, parallèle à la rue de Milan. J'y stationne le dimanche 9 février au soir en arrivant, la carte CMI (Carte mobilité inclusion, NDLR) de ma fille est positionnée bien en évidence sur le pare-brise avant du véhicule, dans l'étui prévu à cet effet." Tout est en règle, et la famille de notre lecteur profite pendant quelques jours pleinement de la vie parisienne. La douche froide arrive ensuite.
Contestations sans effet
"Quelques jours après notre retour à Angers, je reçois dans ma boîte aux lettres un premier forfait de "post stationnement majoré" de 225 euros puis un second. Je m'inquiète alors : combien vais-je en recevoir ? Deux finalement. Le premier daté du 18 février pour une infraction du 10 février, le second du 19 février pour une infraction du 11 février. Je les conteste immédiatement via la procédure indiquée et envoie la CMI de ma fille recto verso et la carte grise. Fin de l'histoire ? Je pense en rester là. Et bien non. Quelle n'est pas ma surprise de recevoir fin juin, deux forfaits de post stationnement majorés chacun de 50 euros supplémentaires datés du 26 juin 2025. Je conteste à nouveau via les voies de recours indiquées. Plus rien dans l'immédiat. Le jeudi 30 octobre 2025, je tombe des nues en découvrant que 550 euros ont été ponctionnés sur mon compte en banque, 550 euros ! J'appelle le vendredi 31 octobre ma banque qui me confirme que cela correspond bien à ce que j'imagine être cette somme, à savoir ces deux amendes. Ma correspondante bancaire m'explique que je devrais normalement avoir reçu un courrier de la ville de Paris me le confirmant. Rien dans ma boîte à ce jour."
Après des réclamations restées sans effet, notamment auprès de la Direction de la voirie et des déplacements de la Ville de Paris, Etienne a donc saisi le médiateur de la ville mais doute de la rapidité avec laquelle son problème sera réglé. Il en veut pour preuve le cas, notamment relayé par nos confrères du Parisien, de cet automobiliste handicapé qui aura dû se battre pendant trois ans avant de faire sauter un PV de 50 € dont il n’aurait jamais dû écoper.
Pour autant, notre lecteur garde l’espoir d’être entendu. "J’imagine qu'il s'agit là de la conséquence d'avoir, sur le terrain, sous-traité et automatisé le contrôle du stationnement à Paris. Deux ASVP (Agents de surveillance de la voie publique, NDLR) auraient immédiatement vu sur place que ma voiture était en règle... et nous nous serions épargnés tout cela. Au final, que de papiers, de procédures, de temps perdu, et pour tout dire que de violence à l'égard des personnes handicapées et de leurs proches... C'est pourquoi, au-delà de récupérer cet argent, j'apprécierais aussi des excuses de la part de la ville de Paris."















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