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Vers un Airbus de la voiture électrique pour sauver l'industrie automobile européenne ?

Dans Economie / Politique / Industrie

Michel Holtz

Luca de Meo invite ses concurrents, et les États européens, à rallier son panache blanc et à s'unir contre les constructeurs chinois et leurs velléités de fondre sur le vieux continent. Un fantasme ou une action possible ?

Luca de Meo veut réunir les marques européennes sous la bannière de sa croisade.
Luca de Meo veut réunir les marques européennes sous la bannière de sa croisade.

S’est-il exprimé en tant que responsable d’association ou en tant que patron de constructeur ? Toujours est-il que la déclaration de Luca de Meo, en tant que président de l’ACEA (association des constructeurs européens d’automobiles), semble bien correspondre à ses souhaits en tant que CEO de Renault.

En substance, il a souhaité que les constructeurs européens s’unissent, façon Airbus, pour être capables de lutter contre la déferlante chinoise sur le vieux continent, à la manière du consortium aéronautique qui se permet de tenir la dragée haute à l’Américain Boeing. Cette structure engloberait surtout les constructeurs Français et Allemands puisque l’industrie auto des autres pays de l’Union dépend des premiers, sauf ceux qui, comme Volvo en Suède, sont déjà aux mains des Chinois. 

Les États français et allemands aux abonnés absents

Pourquoi pas ? Sauf qu’une organisation du type Airbus est un GIE (un groupement d’intérêt économique) qui englobe non seulement les marques qui le souhaitent, mais aussi les États. Or, depuis la déclaration de De Meo ce lundi au salon de Genève, c’est un assourdissant silence radio auquel on assiste de la part des exécutifs français et allemands. Et pour cause. L’Allemagne est dans une situation économique « dramatique » selon son ministre de l’économie Robert Habeck, quant à la France, il lui manque 10 milliards d’euros pour boucler un budget par ailleurs déficitaire. 

Et puis, ces deux États, ainsi que 5 autres pays, sont déjà impliqués dans un autre « Airbus » celui des batteries, qui ne vas pas sans quelques anicroches. Ce consortium, soutenu par des fonds publics européens et des aides des divers pays impliqués, et qui a déjà mis sur pied la première gigafactory ACC en Allemagne et une deuxième à côté de Douvrin dans les Hauts de France vient de réaliser une augmentation de capital.

La gigafactory ACC de Douvrin, fruit d'un autre Airbus.
La gigafactory ACC de Douvrin, fruit d'un autre Airbus.

Mercedes et Stellantis ont accepté de remettre au pot, mais TotalEnergie, autre convive autour de la table, a quelque peu renâclé et a souhaité baisser ses parts de 33 à 25%. L'Airbus des batteries a déjà bénéficié d’une deuxième aide publique de 846 millions d’euros et a contracté une nouvelle dette de 4,4 milliards. Du coup, en France comme en Allemagne, on trouve l’addition quelque peu salée. 

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Quant à l’Italie, elle aussi impliquée dans cette opération, et devrait accueillir la troisième gigafactory d’ici 2030, elle croit tellement que l’Europe soit capable de tenir tête à la Chine, que le gouvernement Melloni vient de prendre les devants pour « inviter » Byd à s’installer dans la botte.

Autant dire que le rêve d’une unité automobile de l’Union est loin de devenir réalité. Luca de Meo est il conscient de la difficulté de mise en pratique de sa belle idée ? Toujours est-il qu’il a pris les devants en tant que patron de Renault, reconnaissant que des discussions avec le groupe Volkswagen étaient entamées. Mais pas question d’Airbus ou de rapprochement financier avec l’Allemand.

Un accord particulier plutôt que collectif

L'idée de ce partenariat à deux est à peu près aussi ancienne que l’industrie automobile, et elle consiste simplement à partager les frais de conception et de production de la future Twingo électrique avec Volkswagen. Une pratique courante pour les petites autos du segment A qui coûtent peu ou prou aussi chères à produire que de grandes autos. Mais, étant donné leur prix de vente riquiqui, elles ne rapportent pas grand-chose à une marque qui fait cavalier seul, d’où l'idée de se regrouper. Ce type d’opération avait vu naître les clones Peugeot 108, Citroën C1 et Toyota Aygo dans le passé, et pourrait bien être réitéré dans le futur avec les petites électriques abordables françaises et allemandes.

Mais un accord industriel individuel n’est pas un Airbus collectif. Alors, en attendant que les États concernés sortent d’une crise durable et que les constructeurs qui, pour certains comme Mercedes ou Stellantis, ont déjà conclu des accords avec la Chine, fassent volte-face, Byd, MG et les autres ne risquent pas de tomber sur de trop gros obstacles pour contrecarrer leurs plans en Europe. 

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