L'affaire Volkswagen n'a pas fini de faire parler d'elle. Si le groupe allemand risque gros outre-Atlantique, en Europe, il est bien plus « protégé » puisqu'il n'a « que » des rappels à effectuer pour se mettre en conformité sur les moteurs truqués. Volkswagen est donc plutôt à l'abri d'amendes et de quelconques poursuites massives sur le Vieux Continent, mais il faudra bien qu'un jour, les tenants et les aboutissants de l'histoire soient révélés.


C'est dans ce but qu'a été créée une commission d'enquête composée de 45 membres et nommée par le Parlement européen afin de mieux connaître la responsabilité de la Commission européenne dans cette affaire.


« Grâce à cette Commission d'enquête, une première depuis la crise de la vache folle, le Parlement européen va pouvoir tirer les leçons de ce nouveau scandale démocratique. Voulue par les écologistes au lendemain des révélations sur la fraude commise par Volkswagen, elle aura pour mission première de faire toute la transparence sur cette escroquerie en bande organisée.

Ainsi, notre priorité sera d'établir les responsabilités au sein de la Commission européenne et des institutions nationales, dans la non-application des normes européennes de santé publique. Monsieur Tajani (homme politique italien, ex-commissaire à l'industrie) devra notamment répondre des faits qui l'accusent d'avoir fermé les yeux sur les pratiques du géant allemand.

Tous les acteurs clefs du secteur automobile seront sollicités, à commencer par les organes chargés des tests d'homologation, qui ont failli à détecter la fraude. Mes collègues écologistes et moi-même, nous nous battrons aussi pour que soient auditionnés des lanceurs d'alerte, afin de briser la loi du silence qui règne dans l'industrie automobile européenne.

Nous aurons également pour tâche de travailler de concert avec les commissions nationales déjà en place, notamment en France où les manigances de plusieurs constructeurs pour contourner les normes européennes sont en passe d'être dévoilées. Là où les États s'empressent de ménager leurs industries nationales, notre commission d'enquête, européenne et indépendante, sera, je l'espère, intransigeante à l'égard de ceux qui jouent avec la santé des Européens. »


Ce sont ici les mots de la député écologiste Karima Delli, qui commentait hier la création de cette commission d'enquête.