Tant sur le plan de la sécurité qu’au niveau environnemental, beaucoup estiment le projet aberrant.

La rue de Rennes est considérée comme l’un des axes les plus accidentogènes de la capitale, et les cyclistes, dont le nombre d’accidents a explosé depuis 2006 avec notamment l’arrivée du Vélib’, n’auront pas de piste dédiée !

Très emprunté, l’axe de la rue de Rennes va devenir encore plus le théâtre d’embouteillages, générant un surplus de pollution. Et les usagers des transports en commun (notamment les bus 68, 89, 94, 95 et 96) ne vont pas être gâtés… Denis Baupin regrette que les bus n’aient plus de voie dédiée comme c’est le cas actuellement : c’est même une régression ! Bus et automobile seront sur un pied d’égalité, mais est-ce la meilleure chose à faire pour inciter les parisiens à emprunter les transports en commun ?

Les riverains s’inquiètent pour leurs autos

La diminution de la place accordée aux véhicules motorisés inquiètent les riverains, car même si des espaces d’arrêt seront mis en place sur les trottoirs pour les arrêts de bus, la rue de Rennes va devenir un véritable parcours du combattant pour les habitants. Jacques Amster, vice-président de l’Association des commerçants et des entreprises de la rue de Rennes estime que « ce projet, c’est celui de Baupin en pire » : « Réduire chaque voie à 4,50 mètres reviendra à fabriquer des encombrements jusqu’à minuit. »

Des espaces piétons en plus ? Les riverains n’en ont pas besoin selon Nadine Marchiest, de l’Association des riverains de la rue de Rennes et ses abords : « Nous ne voulons pas d’espace supplémentaire pour les piétons, les familles qui vivent ici ont besoin de leurs voitures pour se déplacer. » Même le maire du 6e arrondissement Jean-Pierre Lecoq espère un élargissement des voies carrossables. Possible selon lui car « Madame Lepetit est pragmatique » : un peu de pommade suffirait-il à obtenir ce que souhaitent les riverains… et donc une bonne opinion des habitants vis-à-vis de lui, leur maire ?

Si le cahier des charges de la rénovation est voté en juillet prochain, dix-huit mois de travaux seront nécessaires et le coût global de l’opération devrait avoisiner les 9 millions d’euros.

Rendez-vous dans un mois pour faire le bilan.