Si le prix du baril continue à grimper, le pétrole va bientôt devenir un produit de luxe. Pour voir les conséquences de cette flambée des prix, les chercheurs de GAZPROM ont simulé le prix du baril actuel… multiplié par deux ! Si le baril coûtait 250 dollars l’unité, le prix du gazole et de l’essence dépasserait respectivement les 2,30 et les 2,50 euros !

A propos de cette simulation, Pierre Terzian (Pétrostratégies Europ'energies) exprime la dangerosité de ces prix qui ne cessent de monter : « Toute la production mondiale est tributaire de l’énergie, et l’énergie est tributaire du pétrole ! Je pense que nous approchons d’un seuil extrêmement dangereux, à partir duquel les protestations de masse peuvent se transformer en protestations violentes. »

Nous sommes effectivement en passe de voir notre économie complètement bouleversée, et notre système de transport serait pour le coup complètement à revoir. Les particuliers calculeront leur trajet encore plus minutieusement qu’aujourd’hui, et habiter près des transports en commun ou mieux près de son lieu de travail sera un avantage considérable. Ce phénomène va encore accentuer la hausse des prix de l’immobilier dans les agglomérations et les proches banlieues, et les gens vont encore plus s’expatrier hors de la ville, entraînant plus de transports et d’urbanisation dans nos campagnes de moins en moins préservées.

Robert Rochefort (directeur du CREDOC) prévoit un changement des comportements si la hausse du prix des carburants continue : « Je pense que cela condamnerait un peu le fait d’aller habiter toujours plus loin des villes, dans ce qui est à la mode depuis longtemps, à savoir la maison individuelle loin des gares. Je pense que l’on aurait plus le désir d’habiter au centre des agglomérations, quitte à ce que la surface habitable soit plus petite. »

Le cercle vicieux se met en place, et ce sont encore les moins fortunés qui feront les frais de cette situation catastrophique. Idem pour le transports aériens : ce sont les plus riches qui bénéficieront de l’avion, et les compagnies « low-cost » ne vont pas tenir longtemps leurs prix attractifs.

On parle beaucoup du prix des carburants… Certes mais le pétrole, ce n’est pas qu’un bidon d’essence ou un litre de gazole ! Tôt ou tard, la hausse du prix du baril va concerner les autres produits dérivés du pétrole : les plastiques, les pesticides, les pneumatiques, les médicaments, le gaz, le bitume, le combustible pour le chauffage, les huiles et encore le papier… Le pétrole est partout dans l’industrie ; si rien ne stoppe la hausse, tous les prix finiront par grimper et frôler la zone rouge. Le pouvoir d’achat va encore s’en prendre plein la figure… Comme je vous le disais dans un article précédent, il aurait augmenté de 3,3% l’année dernière…je reste encore et toujours perplexe. Pas vous ?!