Honda a donc sonné la retraite de ses troupes d'une Formule 1 qui s'est réveillée avec la gueule de bois au lendemain de cette décision brutale clairement motivée par une conjoncture économique difficile que l'élite du sport-automobile semblait jusque là ignorer. Ce Landerneau doré qui s'était persuadé d'une protection divine pour mieux se convaincre d'une immunité aux maux du monde extérieur est pétrifié et ce sont tous ses acteurs qui ont perçu, dans ce coup de clairon donné du Japon, le son du tocsin.

Formule 1 - Retrait de Honda: L'élite découvre qu'elle est mortelle

Il est vrai qu'avec, par exemple, une écurie Williams endettée à hauteur de 70 millions d'euros ou encore un team BMW qui n'est toujours par certain de bénéficier de son Crédit Suisse sur ses carrosseries, on peut craindre l'enchainement d'un fatal effet domino. Si bien que certaines structures se sentent obligées de rassurer, à l'image de Toyota, ou de McLaren Mercedes, sur la solidité de leur démarche, tandis que toutes celles et ceux qui dépendent de la Formule 1 doivent, en plus de leur traditionnel veau d'or, certainement adorer plus encore le taureau rouge à la santé étonnante en phase avec la réputation détonante de son breuvage, puisque propriétaire de deux écuries.

Reste que tout le monde en appelle à présent à une urgente déflation des budgets. Norbert Haug veut une baisse de 50% en deux saison, Toyota pèsera de tout son poids au sein de la FOTA pour dépenser moins, alors que la FIA, elle, garde la tête haute: « L’annonce faite par Honda de se retirer de la Formule 1 est une confirmation que les coûts pour participer au championnat ne sont plus viables. A nos yeux, la crise économique mondiale a seulement détérioré une situation déjà critique » affirme-telle en proposant son moteur unique Cosworth auquel les membres de la jeune association préfère un 1,8 turbo.

Quant à Tonton Bernie, il garde dans ce concert des lamentations, un soupçon d'optimisme: « Je pense que la crise en Formule 1 n’est pas plus importante que dans toute autre société. Le monde est en crise à l'heure actuelle, mais il ne s’arrêtera pas. Le monde ne s’arrêtera pas. » Et la Formule 1 ?