Avant tout, il faut bien comprendre que le Plan de Déplacements de Paris n’est pas une simple lubie mais bel et bien un projet de longue haleine puisqu’il a pour but de réguler les déplacements à Paris mais également dans la proche banlieue pour les 15 ans à venir.

L’objectif n°1 est bien sûr la diminution de la circulation automobile et pas légèrement mais de façon massive. – 40% en 2020 par rapport à 2001. La part de la voiture dans les déplacements qui est actuellement de 22% devrait chuter à 20% en 2013 puis 17% en 2020.

Concrètement, les répercutions de ce projet pourraient être nombreuses. Voici les principales mesures :

Fermeture progressive des voies sur berge puis définitive de la voie Pompidou Aménagement de nouveaux « espaces civilisés » comprenant des couloirs de bus et des pistes cyclables : rue de Rennes (6e), avenue du Général Leclerc (14e), avenue de Clichy (17e) et boulevard Ornano (18e) Multiplication de quartiers verts, des zones où la vitesse est limitée à 30 km/h et peut être même à 15 km/h : Marais, Sentier et Opéra. Si une loi l’autorise, ce plan inclurait aussi une interdiction de circuler et de stationner pour les véhicules les plus polluants comme les gros 4x4, les berlines haut de gamme, ou les vieilles voitures Interdictions ou limitations des horaires de livraison Incitation des Parisiens au remplacement de leurs véhicules les plus polluants par des modèles plus récents ou encore mieux écologiques du type Toyota Prius, Honda Civic hybrid ou Lexus RX400h.

Reste le périphérique. Sans l’annoncer ouvertement, le maire de Paris envisage deux solutions : réguler la vitesse afin de limiter la congestion et les nuisances sonores, la pollution et l’accidentologie ou mettre en place une voie réservée pour les taxis, les véhicules d’urgence, les voitures propres et celles qui pratiquent le covoiturage.

L’avis de la rédaction

Comme trop souvent, l’automobile est le premier responsable de la pollution parisienne. Même si, il est exact que les voitures polluent, il ne faut pas exagérer non plus. Déjà difficile, que serait la circulation parisienne si toutes les mesures de Bertrand Delanoë étaient appliquées ? Loin d’être esthétiques, les voies sur berge drainent un trafic important, ce qui permet de décongestionner de nombreux axes. Avec leur fermeture, le périphérique déjà saturé le serait encore plus et on ne parle même pas ici des possibles restrictions de circulation qui bloqueraient tout simplement toute la circulation autour de la capitale. Quand on voit les embouteillages de certains boulevards dotés de couloirs de bus, on n’imagine même pas ce que cela pourrait donner sur le périphérique. Des bouchons 24h/24 ; un véritable enfer.

Bernard Darniche, le président de l’association Citoyens de la route estime pour sa part que la Mairie de Paris ne mène pas le bon combat : « Jusqu’à présent, plus on a tenté de restreindre la circulation, plus on a créé de la pollution ! » Aussi autophobes que ces mesures peuvent être, nous avons tout de même échappé au pire à savoir l’instauration d’un péage urbain qui rendrait payant l’accès à certains quartiers historiques de la capitale. Une mesure discriminatoire socialement car elle pénaliserait les foyers modestes tandis que les conducteurs les plus aisés continueraient de venir avec leur grosse berline ou leur 4x4.

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