Les... 3 heures Porsche

A 15 heures, sous un ciel menaçant et sur une piste très humide, les 54 voitures s'élancent dès que Giovanni Agnelli, le président de Fiat abaisse le drapeau tricolore. Les quatre Porsche 908 prennent la tête devant l'Alpine A 220 de Mauro Bianchi, la Ford GT 40 de Mairesse, l'Alfa 33 de Vaccarella, la Matra de Servoz Gavin alors que les GT 40 "Wyer" sont engluées dans le peloton. Dès le premier tour, Willy Mairesse quitte la piste dans les Hunaudières à cause d 'une portière mal fermée. La GT 40 jaune est détruite et le pilote belge qui n'a pas attaché son harnais est grièvement blessé. Sur une piste séchant de plus en plus, les Porsche 908 qui sont parties en pneus "secs" ou mixte accélèrent la cadence tandis que deux des Ford GT 40 perdent un peu plus de temps en changeant leurs pneus "pluie" et la 3e voiture de Muir s'ensable à Mulsanne. A la fin de la première de course, les quatre 908 possèdent déjà un tour d'avance sur leurs rivales menées par l'Alpine de Jabouille. Le festival Porsche va durer trois heures.

Siffert qui mène la danse est le premier à renoncer sur une rupture de transmission, tandis que Stommelen perd beaucoup de temps avec des problèmes d'embrayage. Le relais est alors assuré par les 908 de Mitter et Buzzetta, mais les deux 908 connaissent des problèmes d'alternateur au moment où la nuit tombe et commencent à s'attarder à leur stand. A 22 heures, les deux GT 40 de Bianchi et Hawkins très régulières, prennent le commandement devant les deux 908 et la Matra bien revenue après des problèmes d'essuie-glaces en début de course. Après minuit, alors que la pluie redouble sur le circuit, les rangs deviennent de plus en plus clairsemés parmi les favoris. Les 908 de Mitter - Elford et de Buzzetta - Patrick ont fini par renoncés, de même que la GT 40 de Hawkins-Hobbs, les Alpine sont à la dérive de même que l'unique 908 de Stommelen-Neerspach qui navigue à 7 tours derrière les quatre Alfa 33 officielles impressionnantes de régularité. Solides leaders Bianchi-Rodriguez possèdent alors trois tours d'avance sur la Matra qui a effectué une superbe remontée, mais qui roule sans essuie-glace.

Pescarolo héroïque

Sous le déluge, Servoz Gavin décide de ramener la Matra au stand et refuse de continuer dans ces conditions. Pescarolo relève le défi. Après un tour de reconnaissance, il force l'allure, cumule les relais et tient la cadence. S'il reste dans le groupe de tête, Pescarolo ne peut toutefois pas empêcher l'étonnante Alfa 33 de Giunti - Galli de lui ravir la seconde place à cinq heures du matin.

Au lever du jour, la pluie diminue enfin d'intensité et Servoz reprend le volant, remonte sur l'Alfa et la double dans la ligne droite des tribunes. Les spectateurs qui ont suivi l'épopée de la Matra à la radio sont revenus nombreux sur le circuit et chaque passage de la voiture bleue déclenche une folle ovation. C'est le début d'une fabuleuse histoire d'amour entre le public et Matra...

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