Sur la piste, la 599 GTO chante

Les virées Caradisiac : Ferrari 599 GTO, supercar ou super GT ?

Arrivés sur le circuit du Luc, Michel admet ne pas encore connaître parfaitement une voiture qu’il ne possède que depuis 3 semaines. Il confie être plus à l’aise avec sa 430 Scuderia, plus franche, plus réactive, plus facile à l’attaque et affirme que sa Scud est plus rapidement cernable pour un rookie. Et même si la sensibilité de la pédale de droite est nettement plus grande sur la GTO, il pense que la Scuderia n’est pas vraiment larguée en performance, ni moins efficace. En circuit, la 599 GTO révèle un caractère de supersportive de très haut niveau mais pas celui d’une pistarde ultime. Avec 1500 kg sur la balance, elle n’est pas non plus une ballerine et  conserve un léger roulis alors que son gabarit ne met pas totalement à l’aise. Les francs appuis demandent une confiance... qu’elle ne donne pas tout de suite. Ce n’est probablement qu’une question de temps tant les essayeurs les plus huppés ont craqué sur cette auto mais force est de constater que pour le « pilote lambda », il faut passer par un temps de familiarisation qui n’existe pas sur la 430 Scuderia. Etonnamment, à bord, les terrifiantes envolées symphoniques de son V12 sont assez étouffées (sûrement une qualité à la longue) et ce sont les spectateurs qui en profitent le plus.

L'avis du pilote

Les virées Caradisiac : Ferrari 599 GTO, supercar ou super GT ?

Puisque nous y sommes, qu’est-ce qu’il en est de ce V12 ? Difficile à dire tant il faut taper haut dans les tours pour en extraire vraiment la moelle et ce ne sont pas les quelques tours derrière le volant offerts par Michel (merci, merci, merci) qui pourront m’éclairer. Toutefois, Fred Rouvier en essai sur le circuit avec sa Radical (il a une nouvelle fois réalisé la pole sur le Hungaroring ce week-end) en a pris le volant pour la confronter à une Porsche Carrera GT. Son avis de pilote est le suivant : « j'ai trouvé la Carrera GT plus performante face au chrono, mais moins accessible pour un néophyte.  Boîte méca et juste un antipatinage, ça réclame un peu plus d'expérience. La Ferrari est plus coupleuse en moteur, la boîte et les freins sont au top, mais ça prend trop de roulis et tu sens le poids... ».

Les virées Caradisiac : Ferrari 599 GTO, supercar ou super GT ?

Le V12 à la poussée linéaire ne vous tord pas les cervicales d’un coup sec, les freins stoppent sans jamais faiblir, on joue avec la boîte ultrarapide et ses palettes au volant comme on le ferait sur un jeu vidéo, la direction précise associée à un train avant accrocheur est le parfait prolongement de vos injonctions tandis que la gestion électronique régule vos remises des gaz mieux que le ferait Fernando Alonso, bref, la GTO a le portrait d’une première de la classe, une chose difficile à admettre quand on se rappelle combien il était difficile de domestiquer les précédentes générations de supercars. Ces autos se méritaient et s’y frotter, parvenir à en extraire un bon chrono devenait une source de fierté intense pour le pilote-propriétaire. Les temps changent, l’extraordinaire devient ordinaire, le sensationnel s’estompe et si ce n’était la consommation et les affres de la ville, on pourrait très bien concevoir de rouler tous les jours en Ferrari 599 GTO, ce qui était rigoureusement impossible avec ses 2 prédécesseurs ou avec les supercars d’il y a 7 ou 8 ans.

En conclusion

Alors, la 599 GTO est-elle une GTB très sportive ou une 599XX homologuée ? Nous pencherons après cette petite virée pour la première solution, d’autant qu’à 320.000 euros, elle n’est finalement que 25.000 euros plus chère qu’une 599 GTB HGTE quand une XX se monnayait plus d’un million d’euros ! Michel espère faire plus ample connaissance avec sa nouvelle monture dans les mois qui viennent mais, déjà, il est inquiet. Lorsqu’il a acheté sa 575 Superamerica et son V12 de 540 ch, il pensait détenir pour quelques années la Ferrari la plus puissante. Puis est venu la 430 Scuderia avec laquelle il a imaginé posséder une auto aux performances diaboliques, solidement et durablement ancrée en haut du tableau chronométrique du circuit de Fiorano. Vint alors la 599 GTO et à peine est-elle arrivée qu’on annonce déjà la remplaçante de l’Enzo pour l’an prochain. Michel est vraiment très inquiet.