C'est en 1993 qu'un passionné de l'automobile, Jean Tua, ouvre un musée de l'automobile, de la moto et du cycle à Genève plus exactement rue des Bains dans l'ancien bâtiment du SIP. Seul musée de Suisse à présenter des véhicules d'origines datant de 1877 à 1939, ce musée regroupé les noms les plus prestigieux de l'industrie automobile: Hispano, Voisin, De Dion-Bouton, Fiat, Delage, Citroën, Mercedes.

Des pièces uniques était exposées en permanence, comme une Hispano-Suiza, construite par Fernandez et Darrin de Paris en 1936, une Citroën avant-gardiste de 1938, carrossée par le designer suisse Bernarth ou encore une Bugatti type 49, de 1932, carrossée par Ruckstuhl, etc.

Et bien, c'est terminé. Toutes ces splendides objets, pour certains, d'une valeur inestimable, vont être dispersés aux quatre vents par le marteau d'un commissaire-priseur. C'est le constat déplorable d'un homme seul face à une ville comme Genève et de quelques politiciens douteux et probablement dotés d'une incompétence notoire qui ont pris un malin plaisir à dilapider un trésor culturel et le fruit de la recherche d'un homme généreux, aujourd'hui âgé de 81 ans.

C'est le 7 juillet dernier que Jean Tua a reçu, de la justice helvétique un avis d'expulsion des locaux qu'il occupait depuis 12 ans. A l'heure actuelle, toutes les motos, livres affiches et documents ont été vendus et dispersés dans le monde entier. Pour le reste la collection de voitures a été mise au enchères sur place, à Genève, dans la rue des Bains 28-30, aujourd'hui, dès 10 h. La cinquantaine de voitures anciennes comprend des pièces rares, dont la plupart sont conservées dans leur état d'origine."J'ai beaucoup de voitures qui sont originales et des pièces uniques au monde, comme cette Renault 1907 qui n'a même pas 10 000 km au compteur, évaluée 38 000 € et la Bugatti type 49 de 1932, evaluée 65 000 €", note Jean Tua. Emblème du musée, l'Hispano-Suiza type K6 de 1935 est estimée 150 000 € et la Citroën 11 de 1938/39, carrossée par Bernath, 45 000 €. En plus des voitures, la vente aux enchères comprend une cinquantaine de cycles des origines à nos jours, un lot Automobilia et diverses pièces (radiateurs, ponts, phares, roues, etc.).

"On m'expulse alors qu'à ma mort je léguais l'intégralité de ma collection à la Ville. Ils n'auront rien", a commenté Monsieur Jean Tua.