Benoît Tréluyer, pilote Audi depuis la saison dernière, et qui en est à sa sixième participation dans la classique sarthoise, nous livre quatre règles simples qui peuvent faire pencher la balance…


1. Etre bien installé

Premièrement, il faut être parfaitement installé dans la voiture, sinon on se fatigue très vite. L’an passé, nous avions trouvé une position de pilotage parfaite. Cette année, avec l’Audi R18 TDI, il a fallu tout recommencer mais nous y sommes parvenus. Le confort de pilotage est un point essentiel. Tu peux arriver au Mans avec la meilleure forme physique possible, si tu es mal installé, tu vas te détruire rapidement. Si le circuit des 24 Heures n’est pas des plus physiques par nature car il offre des plages de « relaxation » dans les lignes droites, il est très, très exigeant mentalement. Pour perdre le moins de temps possible, il faut que le pilote puisse rouler le plus longtemps possible au maximum de ses performances et, pour se faire, posséder une bonne position de conduite est primordial.


2. Soigner la communication

Pour être efficace, une écurie doit être bien organisée, mais pas tentaculaire ! S’il y a trop de monde, cela peut devenir très lourd à gérer. Il faut assez de personnes pour ne pas être débordé, mais pas trop pour garder une bonne communication. Lors des phases de développement d’une nouvelle voiture, il est parfois nécessaire que des membres de différents départements soient présents et l’équipe s’agrandit pendant cette période. Mais pour la course, l’écurie va retrouver sa taille normale et continuer d’avoir une communication interne parfaite – une de ses plus grandes forces.


3. S’entendre avec ses équipiers

Former une bonne équipe, ce n’est pas tant une question d’homogénéité, plutôt de bonne entente. Il faut, avant l’épreuve, être parvenu à construire une certaine atmosphère au sein de l’équipe. Cela ne se construit pas pendant la semaine des 24 Heures, c’est trop tard. Cette entente parfaite, nous l’avons créée avec André Lotterer et Marcel Fässler, ainsi qu’avec tous les autres pilotes Audi. L’avantage d’être parvenu à avoir bâti quelque chose de fort, c’est que l’on peut tout se dire, même les trucs les moins agréables. On se connaît bien, on sait que cela n’aura pas de conséquences néfastes sur l’ambiance. J’ai une grande confiance en André qui a montré lors des derniers 1 000 km de Spa de quoi il est capable. Idem pour Marcel que je commence à très bien connaître. Le fait d’entretenir des rapports d’amitié avec ses équipiers, fait aussi que tu n’as pas envie de ramener une voiture abîmée à la fin de ton relais. Pour gagner Le Mans, il faut beaucoup de respect envers son équipe, ses mécanos et ses équipiers.


4. Rouler à son rythme

Pour gagner les 24 Heures, il faut une voiture fiable qui soit rapide, facile à piloter et avec une bonne consommation – des qualités que possède l’Audi R18 TDI. Nous avons fait plusieurs simulations d’endurance au cours des derniers mois et nous sommes bien préparés. Mais, en conditions de course, il faut prendre en compte le trafic et au Mans, c’est toujours un facteur important. En ce qui concerne la stratégie, la nôtre sera de nous concentrer sur notre propre programme et de rouler à un bon rythme avec une marge de sécurité qui sera un peu plus importante que lors de n’importe quelle autre course. Il faut éviter de suivre le rythme mis en place par nos concurrents. Même si vous semblez être un peu plus lent, il ne faut pas paniquer. Il faut rouler à son rythme. Ceci est la règle la plus importante, la règle d’or.


Souhaitons-lui le meilleur résultat possible en attendant le verdict du dimanche 12 juin prochain, à 15h.