Caradisiac : Savez-vous si, dans le contexte actuel, des plans spécifiques d'évacuation des villes ont été programmés ?

Gérard Blanchardon (directeur départemental de l'urgence et du secourisme de la Haute-Garonne): Je ne crois pas. Mais ce type de dossier est géré directement par le préfet et je peux ne pas en avoir connaissance.

Caradisiac : Étiez-vous préparé à un tel accident, à la suite de l'explosion de l'usine AZF de Toulouse ?

Gérard Blanchardon : Nous étions préparés à une fuite, car cela fait trente ans que l'on s'entraîne, mais il était impossible de prévoir une explosion de cette violence.

Caradisiac : Quels sont les plans qui ont été appliqués ?

Gérard Blanchardon : Nous avons tout d'abord appliqué le Plan rouge, qui permet de soigner et de traiter un grand nombre de blessés. Ensuite, le Plan Particule Intervention (PPI) est entré en action. Ce plan, qui a pour but de lutter contre les risques chimiques, comprend notamment le confinement du personnel et de la population environnante, ainsi que la mobilisation des services de santé privés et publiques, c'est-à-dire les cliniques et les hôpitaux. Le PPI peut impliquer aussi l'arrêt de la circulation dans les zones concernées et la fermeture des magasins. Bref, c'est toute la vie quotidienne qui peut être remise en question.

Caradisiac : Ces plans sont-ils suffisamment efficaces ?

Gérard Blanchardon : C'est difficile à dire car la situation a radicalement changé depuis la construction de ces usines. Auparavant, elles étaient éloignées des villes. Or, avec l'expansion, elles sont désormais collées aux agglomérations, ce qui augmente considérablement les risques. Ces plans ne sont plus adaptés à l'environnement actuel.

Caradisiac : Selon vous, la population est-elle suffisamment informée du risque chimique ?

Gérard Blanchardon : Franchement, je ne pense pas. La population n'est pas assez informée, elle ne peut donc être prête à affronter de tels risques.