L'annonce de la fermeture de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois et la suppression de 8000 postes au sein de l'entreprise ont fait office d'électrochoc et aplani les rivalités ancestrales. Depuis une semaine, les syndicats de Renault soutiennent ceux de PSA dans leur combat mais au-delà du soutien, naturel, des acteurs du secteur lorsque survient pareil événement, ce rapprochement souligne combien la tension est intense et les incertitudes grandes.


Pascal Manach, délégué CGT du site Renault Cléon en est persuadé et le dit sur le site de l'Usine Nouvelle:

« Si PSA ferme une usine, Renault fera la même chose. Il faut faire un mouvement commun dans le secteur automobile, mais aussi chez Air France, dans toutes les boîtes touchées par la crise.»


« Si PSA ferme une usine, Renault fera la même chose. »

Même discours à la CFE-CGC de Renault qui soutient ceux de PSA à travers un communiqué expliquant que « les annonces de PSA ont fortement interpellé les salariés de Renault sur la réelle fragilité des emplois au sein des 2 constructeurs. » Chez Renault , on est donc loin de se féliciter de voir un de ses concurrents en difficulté et on explique que « les dépenses se resserrent de plus en plus, tous les coûts sont scrutés et que la signature d'un Plan renforcé de Gestion des Compétences (GPEC) incite aux départs à la retraite avec mesures d'accompagnement ou à la mobilité intersites. »


L'élection présidentielle ayant livré son verdict, on sait aujourd'hui que beaucoup de plans de suppressions d'emploi vont progressivement se mettre en place. On parle de 20,000 emplois dans l'automobile, mais également de 10,000 dans les télécoms, dans l'aéronautique ou encore dans la distribution, soit au total, plus de 60,000 emplois menacés dans les mois qui viennent en France. Face à de telles catastrophes sociales annoncées, il sera grand temps d'oublier les antagonismes et faire voler les barrières pour effectivement faire entendre une seule voix.

Le problème qui se pose est de savoir si une oreille existe et si oui, si elle a les moyens de changer la donne, ce qui est loin d'être garanti. Reste une vérité : le désespoir est rarement source de pondération, ce serait bien de ne pas avoir à le vérifier.