La tendance se veut têtue et elle ravit ses acteurs. Depuis le début de cette année, la production américaine d'automobiles est repartie à la hausse. Pas un mois sans que les chiffres ne confirment cette saine inflation si bien que beaucoup se persuadent d'un réel rebond plutôt que d'un réflexe post-mortem. Les dernières valeurs présentant une hausse de 10,1¨% de la production sont même du jamais vu depuis juillet 2009. Et pendant qu'en Europe on tremble ou qu'en France on se lamente sur son passé, l'Amérique retrouve la mémoire en annonçant un dernier mois à 13,2 millions de véhicules, soit son niveau le plus élevé depuis le début de ce siècle.


Du coup, on reparle de « Big Three » pour les blasons Ford, Chysler et General Motors. Un trio qui fait tourner à plein régime ses usines pour satisfaire l'appétit automobile de ses compatriotes. Un marché qui a progressé de 5%.


Mais justement, et c'est le paradoxe qui noircit le tableau: ce rêve reste essentiellement américain. Que la demande intérieure fléchisse et c'est le cauchemar qui s'installe. Avec un réveil difficile à la clé. 75% des ventes de Chrysler sont à l'intérieur de ses frontières tandis que Ford essaie encore de se faire une place en Chine. Quant à la General Motors, son équilibre reste précaire puisque le groupe doit assumer un tsunami de rappels de 30 millions de véhicules, ceci sans compter sur les affres judiciaires et autres opérations malheureuses sur le marché. Le géant est donc toujours au pied d'argile.