Stellantis, un groupe de moins en moins français ?
L’INFO DU JOUR - La direction du groupe modifie le sommet de son organigramme et fait la part belle aux Italiens, ex FCA, au détriment des anciens de PSA, et surtout des cadres trop proches de Carlos Tavares. Dans ce nouveau comité de direction, les Français se font de plus en plus rares

Son nom à consonance italienne n’aura pas suffi. Jean-Philippe Imparato ne dirige plus la région Europe de Stellantis et perd, du coup, sa place de numéro 2, à la droite du directeur général Antonio Filosa.
Imparato ne quitte pas le groupe pour autant puisqu’il conserve la direction de Maserati, en toute petite forme ces temps-ci, et prend en charge Stellantis & You, la filiale dédiée au réseau. Une manière de rendre hommage au boulot qu’il a effectué en réconciliant les concessionnaires avec les marques ? Certainement. Tout comme il a réussi à calmer le jeu avec les fournisseurs, pressurisés durant l’ère Tavares.
Les deux derniers Tavares boys sur la touche
Mais c’est bel et bien l’ombre de ce dernier qui flotte au-dessus de cette disgrâce de Jean-Philippe Imparato, car il était, au sein du comité de direction du groupe, l’un des derniers d’une ère désormais définitivement révolue, même s’il n’est pas tout à fait l’ultime Tavares boy à quitter ce codir.
Arnaud Deboeuf (en photo dans le portfolio) tire lui aussi sa révérence, mais contrairement à l’ex-patron de l’Europe, il quitte totalement le groupe après avoir dirigé les usines Stellantis.
Mais au fait que reproche Antonio Filosa aux deux hommes ? On l’a dit, Imparato a réconcilié l’entreprise avec son réseau de distribution et ses fournisseurs. Il a aussi, et largement, plaidé la cause de l’automobile à Bruxelles. De fait, il paie aujourd’hui des ventes européennes en berne pour lesquelles il peut être jugé responsable mais non coupable.

C’est une peine similaire qui accable Arnaud Deboeuf. En tant que responsable des unités de production du groupe il paie, par personne interposé, le peu de considération de Tavares pour les usines, surtout européennes. Le média Les Échos, rapporte ces jours-ci la consternation d’Antonio Filosa lorsqu’au cours d’une tournée récente, il a découvert l’état lamentable des cinq usines espagnoles du groupe qui n’ont bénéficié d’aucun investissement conséquent depuis des années.
Quelles que soient les raisons effectives de ces évictions, elles ont une portée qui va au-delà de la fin de l’ère Tavares. Il s’agit d’une prise de contrôle des ex FCA sur les ex PSA, de l’Italie sur la France, et, au-delà, de l’Amérique sur l’Europe. Car Imparato est remplacé par Emmanuele Cappellano, ancien de la maison Fiat et en charge de l’Amérique du Sud auparavant. L’Italien sera également responsable, au-delà de l’Europe, de la division utiliitaires du groupe, plutôt rentable. À la place d’Arnaud Deboeuf, Antonio Filosa a nommé un autre Italien : Francesco Ciancia, ex-Mercedes, et seule recrue externe de ce chamboule-tout à la tête de Stellantis.
Des rôles subalternes pour les Français ?
Certes, le boss du groupe a voulu donner le change et a nommé deux PSA dans cette promotion d’octobre. Samir Cherfan est désormais en charge de l’Afrique et du Moyen-Orient et Grégoire Olivier de l’Asie. Des régions importantes mais qui, en termes de chiffre d’affaires ne sont pas comparables à l’Europe ou à l’Amérique.
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