Même si les textes pour modifier la loi n'ont pas encore été publiés au Journal officiel, le gouvernement table toujours pour une application dès le 1er juillet, de l'interdiction de l'oreillette pour téléphoner et de l'abaissement du taux légal d'alcool à 0,2 g/l de sang – contre 0,5 aujourd'hui – pour les conducteurs novices, ou venant de repasser leur permis. Et attention, cette dernière mesure pourrait bien s'accompagner d'une répression renforcée dans la foulée.

En 2014, il y eu « 11 millions » de contrôles d'alcoolémie, a rappelé Emmanuel Barbe, le nouveau délégué interministériel à la Sécurité routière, ce jeudi matin lors d'un point presse au ministère de l'Intérieur, « et, croyez-moi, on n'a pas l'intention d'en faire moins, bien au contraire ! », a-t-il insisté. Le message officiel que les autorités veulent d'ailleurs faire passer c'est que « 0,2 g/l = 0 verre d'alcool ». Si le taux n'est pas à « 0 » tout simplement, comme en Allemagne ou en Italie, c'est « pour ne pas risquer de prendre de faux positifs ». En effet, naturellement dans le sang, il reste des traces d'alcool, pouvant venir notamment de ce que l'on a mangé, sans avoir bu une seul goutte d'alcool.

Pas de dérogation, pas de tolérance pour les débuts

Pour les conducteurs concernés par cette mesure – ils sont 800 000 chaque année à obtenir le permis B et plus de 77 000 à devoir le repasser après l'avoir invalidé du fait d'un solde de points nul –, la sanction est lourde : 135 euros et surtout une perte de 6 points. Or, il est à rappeler que ces permis probatoires ne sont crédités que de seulement 6 points la première année. En commettant une telle infraction, c'est donc tout de suite leur permis qu'ils mettent – ou remettent – en jeu.

Un message de fermeté a également accompagné la présentation des dispositifs qui seront interdits quand l'on voudra continuer à passer ses coups de fil en voiture dans moins de deux semaines. Finis tous les systèmes qui ne sont pas intégrés à son véhicule ou son casque quand il s'agit d'un deux-roues. Tous les dispositifs avec oreillettes qu'elles soient Bluetooth ou avec fil seront prohibés. La recommandation officielle de la Sécurité routière est même de « ne pas téléphoner du tout dès que l'on conduit ». Maintenant, par pragmatisme, nous a-t-on fait comprendre, des équipements resteront autorisés.

A la question « y aura-t-il une période de tolérance, durant laquelle les agents verbalisateurs se contenteront de faire de la prévention sans dresser de PV », Emmanuel Barbe a répondu que ce n'était aucunement prévu, et que du coup, « les contrôles se feront immédiatement ». « Aucune dérogation » ne sera accordée aux professionnels de la route, ni aux routiers ni aux taxis. Il en sera de même pour les vacanciers étrangers.

En cas de non-respect, l'amende sera alors de 135 euros, et s'accompagnera d'un retrait de 3 points sur le permis. En pratique qu'est-ce qu'il sera possible ou non ? La Sécurité routière a fait un effort de pédagogie en proposant plusieurs photographies mettant en scène les situations qui continueront à être légales et les autres interdites. Les voici...

Ce qui sera interdit dès le 1er juillet

Sécurité routière : interdiction des oreillettes et baisse du taux d'alcoolémie au 1er juillet

Ce qui restera autorisé

Sécurité routière : interdiction des oreillettes et baisse du taux d'alcoolémie au 1er juillet

L'ojectif du ministère de l'Intérieur reste bien sûr de réussir à inverser la courbe de la mortalité routière qui est repartie à la hausse en 2014. Pour l'heure, l'évolution suit une mauvaise pente, puisque le nombre de tués continue de progresser. Pour les cinq premiers mois de l'année, annonce ce jeudi également Beauvau, on compte encore 29 morts de plus que sur la même période de 2014, elle-même déjà en hausse par rapport à 2013.