Mercredi 10 juillet, 20h15, gare de Rennes. Comme partout en France depuis plusieurs jours, l'été est enfin là et le soleil darde ses rayons sur les voyageurs qui s'extirpent du TGV. Au milieu de la foule, j'aperçois vite Florian, en charge de l'accueil des journalistes pour le team Skoda. Il est vrai, facile de le reconnaître, t-shirt à l'effigie de la marque sur le dos et badge officiel du Tour de France autour du cou. C'est parti pour 10 minutes de trajet, direction l'hôtel Kyriad de Rennes où sont déjà réunis les membres de l'équipe. Arrivé à l’hôtel, je suis tout de suite mis dans le bain et je rejoins l'équipe pour le repas. Partenaire officiel du Tour de France depuis 10 ans, le team Skoda est une des plus grosses structures de la caravane : « cette année, nous sommes entre 50 et 60 personnes, c'est une grosse organisation. Les premiers préparatifs débutent dès le mois d'octobre » m'explique Xavier, responsable des relations publiques/presse du constructeur tchèque. À la fin du repas, Laurent, le chef de la caravane Skoda, annonce l’horaire du départ pour l'étape du lendemain entre Fougères et Tours : « bon, pour demain c'est départ sept heures et quart précises ! ». Tout le monde est soulagé : ce départ à sept heures du matin ressemble à une grasse matinée après plusieurs réveils à quatre et cinq heures, notamment dans les Pyrénées. Sur la caravane du Tour, il n'y a pas de place pour l'approximation, tout est réglé à la minute près.

« Une véritable famille »

Tour de France 2013 : une journée dans la caravane

Jeudi 11 juillet, 7h13, parking de l'hôtel. Les conducteurs et les hôtesses de la caravane Skoda grimpent dans leur voiture respective. La caravane du constructeur tchèque est composée de huit véhicules. Chacun à une place précise. D'abord, le Roomster avec le totem Skoda à l'arrière. Viennent ensuite les quatre Octavia suivies du char Skoda où en plus du conducteur et de l’hôtesse, prend place l'animateur qui va galvaniser la foule pendant toute la journée. Enfin, ce sont deux Skoda Citigo qui ferment la marche. C'est à bord de l'une d'elle que je vais passer l'étape. Avec Mathias, jeune étudiant de 22 ans qui fait son deuxième Tour de France en tant que conducteur, nous rejoignons Fougères, le départ de l'étape, à 40 kilomètres de Rennes. Sur le trajet, j'en apprends un peu plus sur l'organisation de la caravane. Chaque marque a une position établie pour toute la durée du Tour. Skoda est bien placé, en troisième position derrière LCL et le Journal de Mickey. La caravane du Tour, c'est 37 marques, 180 véhicules et une longueur de 15 kilomètres. Une parade qui dure 45 minutes du premier au dernier véhicule. Nous arrivons à 8 heures sur le parking de la caravane qui n'est autre que plusieurs rues de Fougères, « réquisitionnées » pour l'occasion. C'est qu'il en faut de la place pour accueillir la centaine de véhicules et les 500 personnes qui la composent. Commence alors un ballet immuable. Tout le monde est à pied d’œuvre pour nettoyer et astiquer les voitures afin que celles-ci brillent le plus possible. Chaque binôme, hôtesse-conducteur, s'occupe de son véhicule. Pour « notre » Citigo, Mathias et Mélissa dressent les drapeaux Skoda sur l'estrade greffée à l'arrière de la Citigo.

Tour de France 2013 : une journée dans la caravane

Ensuite, direction l'attrait principal du team Skoda : le char. Le plateau, monté sur une base de camion accueille une troisième Skoda Citigo. Solidement arrimée au plateau, elle a été complètement transformée à l'intérieur. Une ouverture a été pratiquée dans le toit afin que l'animateur, Flavien, puisse se mettre debout sans soucis. À l’intérieur, les sièges et la colonne centrale ont été enlevés, seuls subsistent le volant et le tableau de bord. C'est dans cet espace réduit que Flavien s'installe afin d'animer la caravane Skoda : « j'ai quelques phrases « obligatoires » à placer comme les 10 ans du partenariat entre Skoda et le Tour de France mais ensuite ce n'est que de l'improvisation. J'interagis avec la foule, je rebondis sur ce que je vois. Il faut donner du sourire aux gens ». Avant de prendre le véritable départ, je déambule entre les véhicules Cochonou et autre PMU et je me rends compte de l'immense fraternité qui règne dans la caravane. Tout le monde se connaît et se salue, peu importe que l'on représente Carrefour ou Alcatel. « C'est une véritable famille » me confie Florian.

Tour de France 2013 : une journée dans la caravane

Chaleur au bord des routes

Tour de France 2013 : une journée dans la caravane

Jeudi 11 juillet, 9h45, Fougères. L'heure du départ pour la caravane du Tour de France. C'est parti pour 218 kilomètres d'étape entre Fougères et Tours. Mathias au volant, moi à côté de lui et Mélissa à l'arrière, sur son estrade, prête à distribuer les fameux goodies. Cette année, Skoda offre des bobs blancs. La procession se met en marche, les véhicules se placent « en quinconce ». Un véhicule à gauche, un autre derrière à droite afin de laisser assez d'espace au milieu pour les voitures de l'organisation qui remontent la caravane. Malgré l'heure matinale et la fraîcheur (15 degrés), le monde amassé au bord des routes est réellement impressionnant. Les gens sont impatients de voir la caravane et réclament à tue-tête les goodies : sachets de saucissons, drapeaux, bonbons, porte-clés... Certains sont mêmes prêts à traverser la route pour « repêcher » les objets abandonnés. Des manœuvres dangereuses qui obligent les chauffeurs à la plus grande attention.

Tour de France 2013 : une journée dans la caravane
Tour de France 2013 : une journée dans la caravane

Tous les membres de la caravane Skoda peuvent communiquer par talkie-walkie. Entre les informations sérieuses sur la remontée de véhicules officiels ou l'organisation prévue à l'arrivée de l'étape, fusent les sempiternels blagues et autre « chambrages ». Au fur et à mesure des kilomètres, le thermomètre comme l'ambiance sur le bord des routes grimpe en flèche. Entre deux chansons de Bruno Mars et de Patrick Sébastien, Flavien, sur le char, continue d'animer la foule avec la même envie, une belle performance après 10 jours de course. L'ambiance est toujours au beau fixe même si on entend parfois quelques critiques de ceux qui n'ont rien reçu, comme « vous n'êtes pas généreux » ou « bande de radins ». Après un petit encas avalé dans la voiture, c'est l'heure de la traditionnelle pause « pipi ». Une seule pause est autorisée car il faut ensuite remonter la file des véhicules qui nous ont dépassés. Notre retour à notre place initiale prendra une trentaine de kilomètres. Slalomer entre les véhicules est chose aisée, les conducteurs étant tous courtois et rompus à l'exercice. Les régulateurs de la caravane veillent à ce que chaque véhicule respecte les consignes en termes de distance de sécurité et de vitesse. Mathias m'explique que la vitesse maximale autorisée est de « 40 km/h dans la caravane et de 70 km/h lors des remontées ».

« Une expérience extraordinaire »

Tour de France 2013 : une journée dans la caravane

Jeudi 11 juillet, 15h50, Tours. Après six heures et plus de 200 kilomètres parcourus, nous atteignons la ligne d'arrivée. Le GPS de la Citigo indique une moyenne horaire de 39 km/h, soit moins bien que les coureurs ! Je quitte à regret mes partenaires d'un jour pour rejoindre Florian et la dernière étape de la journée, le parc technique, situé à quelques kilomètres de la ligne d'arrivée. C'est ici que les mécaniciens de Skoda réceptionnent les véhicules endommagés. En cette fin d'après-midi, seule la Skoda Octavia de Stephen Roche (ancien vainqueur du Tour de France qui conduit une partie des VIP) est en réparation. Un début d'incendie provoqué par des cartons enflammés a abîmé le bas de la carrosserie au-dessus du pneu arrière gauche. Rien de bien compliqué pour les mécaniciens tchèques de Skoda. La voiture sera réparée dans l'heure.

La fin de cette journée au sein du team Skoda approche et je comprends mieux Florian lorsqu’il me dit que « le Tour de France, c'est trois semaines de travail intenses pendant lesquelles on ne s'ennuie pas une seule seconde. C'est une expérience extraordinaire ». Et c'est vrai, de ces 24 heures, je ramène à Paris les sourires des gens rencontrés, le souvenir de l'engouement extraordinaire de la foule amassée mais aussi ce satané coup de soleil sur mon avant-bras droit, laissé naïvement sur le rebord de la portière.