Le syndicat SIA est majoritaire chez PSA Aulnay et ne cautionnait pas le blocage du site qui eut lieu durant plusieurs mois à l'instigation d'autres syndicats pour protester contre la fermeture annoncée pour 2014. Si SIA attaque PSA en justice aujourd'hui, c'est pour dénoncer ce qu'ils appellent une inégalité de traitement, à savoir une prime de près de 20 000 euros allouée aux grévistes lors des négociations avec la direction qui souhaitait faire cesser le blocage. Ainsi, en, échange de l'arrêt du blocage et des procédures contre le plan de restructuration, PSA a octroyé une prime à 210 grévistes. L'argument avancé par le syndicat gréviste fut que ces personnels condamnés par leur mouvement de grève ne pouvaient plus espérer bénéficier des aides au reclassement et que de ce fait, ils souhaitaient partir immédiatement. Cette prime de 19 700 euros exactement leur permettait de quitter l'entreprise sans entrer dans le plan de reclassement prévu par PSA pour bon nombre de salariés d'Aulnay.


Le problème est que vis-à-vis des employés non-grévistes d'Aulnay, cette prime est tout simplement une incitation à la grève et ce même si certains non-grévistes ayant un projet professionnel en dehors de PSA ont aussi pu en bénéficier en en faisant la demande et en attestant de l'offre d'emploi reçu. Sur 900 salariés qui en ont fait la demande, 600 ont été refusés, d'où la colère du syndicat SIA.


Chez PSA, on justifie ces refus par la responsabilité de l'entreprise d'offrir aux employés les formations adéquates à une bonne reconversion. Pour SIA, cette prime qui bénéficie essentiellement aux auteurs d'une grève aux actions parfois violentes devrait être allouée à tous ceux qui souhaitaient partir sans attendre le plan de reclassement et sans avoir à faire valider leur projet professionnel extérieur comme le souligne Tanja Susset de SIA :

« Je ne vois pas pourquoi cette indemnisation serait réservée à quelques-uns, qui ont en plus été à l'origine d'une grève dure. C'est une situation ubuesque. Un accord de fin de conflit doit s'appliquer à tous, et pas à une partie de salariés. »