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Crise de l’automobile : la filière fait sa grande manif

Dans Economie / Politique / Industrie

Michel Holtz

L'INFO DU JOUR - Le Medef a annulé la sienne il y a quelques jours, pas la plateforme automobile qui a réuni tout le secteur à la Cité des sciences et de l’industrie. Et l’industrie d’adresser des SOS tous azimuts à Bercy et à Bruxelles en ce qui concerne la Chine, les normes et, bien entendu, l’échéance 2035. Quelques embryons de décisions ont été évoqués.

Crise de l’automobile : la filière fait sa grande manif
Ce 4 novembre, Luc Chatel, le présidenr de la PFA a réuni toute la filière automobile. Crédit photo : MaxPPP.

Ils sont venus ils sont tous là, les patrons de l’automobile, qu’ils soient constructeurs, équipementiers et même distributeurs. Un plateau de haut niveau réunit sous l’égide de la PFA, et de son président Luc Chatel, était réuni à la Cité des Sciences pour exprimer leurs griefs contre à peu près tout : les normes déraisonnables, la Chine irrattrapable et l’échéance 2035 injouable.

À son habitude, le patron de la plateforme automobile n’a pas vraiment joué les boute-en-train en ouvrant les débats. « On est dans le dur, le sol se dérobe » a-t-il martelé avant de livrer les chiffres du cabinet Roland Berger qui évoque en vrac « les 75 000 emplois menacés et les 40 % de fournisseurs de l’automobile qui le sont aussi ». Et l’ancien ministre de conclure d’une sentence : « l’Europe demande aux constructeurs de fabriquer des voitures qui ne se vendent pas et la France taxe celles qui se vendent ».

« Europe is wrong »

Le décor est planté et les boss de l’automobile peuvent enchaîner dans le même registre.
Car après lui, ils ont eux aussi exprimé leurs soucis et leurs revendications. François Provost, pour Renault, a fait ses calculs et comptabilisé « 107 nouveaux règlements à venir ». Et de relever que 25 % du temps de travail de ses ingénieurs étaient consacrés à ces normes.

Résultat des courses ? « l’Europe est la seule grande région du monde qui n’a pas retrouvé ses niveaux de vente d’avant le Covid ». Et les normes en sont, pour lui, en partie responsables. « Entre la Clio 1 et la Clio 6, le poids a augmenté de 50 % en raison de ces règles. Quant aux prix il est en hausse de 40 % pour les mêmes raisons ». Les marges améliorées et la premiumisation n’y seraient donc pour rien, selon lui.

François Provost, le nouveau patron de Renault. Crédit photo : MaxPPP.
François Provost, le nouveau patron de Renault. Crédit photo : MaxPPP.

Que faire pour sortir de cette impasse ? François Provost réclame de la flexibilité et un assouplissement des normes, et il est partant pour développer des e cars, ces petites autos aux normes allégées et aux tarifs qui le sont aussi. Son homologue de Stellantis, Antonio Filosa est sur la même longueur d’onde que lui, ajoutant, au sujet de l’échéance de 2035 et en italo-américain dans le texte, « Europe is wrong ».

Le boss de la galaxie de 15 marques a finalement une demande assez simple et de bon sens, « il faut pouvoir fabriquer les voitures que les gens veulent, celles dont ils ont besoin et celles qu’ils peuvent se payer » Et s’il n’est entendu et que les choses ne bougent pas ? « Il n’y a pas de plan B ». Et chez Renault comme chez Stellantis, d’évoquer des baisses de production nécessaires, surtout en ce qui concerne les utilitaires, et les impacts sociaux qu’ils supposent.

Mais si les patrons français de l’automobile sont venus en force, ils ont été rejoints par Ola Källenius. Le patron de Mercedes a fait le voyage de Paris avec son autre casquette, celle de président de l’ACEA, la fédération des constructeurs européens. Et les récriminations de ses adhérents se joignent évidemment au concert du secteur. Mais il a particulièrement insisté sur ce qui pourrait devenir une impasse. « Malgré les efforts déployés pour construire des gigafactorys chez nous, les batteries européennes restent plus chères que les Chinoises ».

15 euros le kilo seulement

La liste des problèmes et des récriminations exprimées est bien plus longue qu’une journée à l’heure d’hiver et les politiques n’ont pas été trop de deux pour y répondre. Roland Lescure le ministre de l’économie a tenu à calmer les troupes entre deux séances à l’Assemblée, en tentant quelques pirouettes, puisque pour lui, « les normes sont trop normées ». De même que « rien n’est plus compliqué que la simplification. » Sur l’échéance de 2035, son message est plutôt subliminal, puisqu’il dit « oui à la flexibilité et non à la naïveté », suivant la ligne du gouvernement qui ne veut pas renoncer à cette date, mais en y injectant de la souplesse.

Les utilitaires thermiques seront peut-être autorisés après 2035

De son. Côté, le haut-commissaire européen Stéphane Séjourné, était bien évidemment l’orateur le plus attendu de ce raout de la crise auto. Car c’est lui, après tout qui est au plus près des décisions, si l’on fait l’exception du Parlement européen.

Le haut-commissaire et vice-président de la Commission a esquissé quelques décisions qui seront annoncées le 10 décembre prochain. Crédit photo : MaxPPP.
Le haut-commissaire et vice-président de la Commission a esquissé quelques décisions qui seront annoncées le 10 décembre prochain. Crédit photo : MaxPPP.

Il a levé le voile sur quelques décisions qui seront annoncées officiellement le 10 décembre prochain. Et notamment celles qui concernent les utilitaires qui pourraient rester thermiques après le 1er janvier 2035. De même, les petites autos aux normes allégées, les fameuses e car, ou kei cars à l’européenne devraient voir le jour à cette date. Quant aux électriques à prolongateur d’autonomie, elles pourraient finalement rester autorisées après la date fatidique. Autant de décisions qui sont toujours en négociations à Bruxelles, et qui seront donc clôturées dans un peu plus d’un mois.

Une journée plutôt maussade à la Cité des Sciences donc, entre politiques évasifs et industriels angoissés. Heureusement, Christophe Périllat, le patron de Valeo, a tenté de mettre un peu de baume au cœur des professionnels réunis en expliquant, qu’au final, nos autos n’étaient pas si chères que cela. « Autant de technologie à 15 euros du kilo seulement, c’est plutôt abordable » a-t-il expliqué. Sans préciser que le poids des voitures a beaucoup augmenté ces dernières années.

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