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DESIGNbyBELLU - Les revenants : ces automobiles n’ont aucune valeur historique, aucun pedigree, et ne dégagent aucune émotion.

Dans Rétro / Autres actu rétro

Serge Bellu

Qu’est-ce qui leur prend à tous ces constructeurs qui rouvrent des vieux dossiers ? Bentley, BMW, Mercedes-Benz et quelques autres ressortent des affaires classées. Avec des choix parfois surprenants…

SSKL.
SSKL.

Périodiquement, on apprend que des pièces du passé que l’on croyait disparues corps et biens ont été sorties de la naphtaline ou plus exactement qu’elles ont fait l’objet de « renaissances » menées à grands frais.

Au début du mois de septembre, lors du concours d’élégance « Salon privé », au palais de Blenheim, en Angleterre, Bentley a présenté l’aboutissement de sept années de travail méticuleux pour reconstruire le prototype Corniche et ce, pour couronner l’année de son centenaire. Cette berline, réalisée en France par le carrossier Vanvorren, devait préfigurer la Mark V d’après-guerre. Livrée à Bentley en février 1939, la Corniche effectua une série d’essais sur le circuit de Brooklands et dans le sud de la France. Elle fut victime d’une sortie de route entre Châteauroux et Issoudun en août et sa carrosserie, restaurée, aurait été détruite au cours d’un bombardement de l’aviation allemande sur Dieppe où elle se trouvait en mai 1940 en attendant son transfert outre-Manche…

DESIGNbyBELLU - Les revenants : ces automobiles n’ont aucune valeur historique, aucun pedigree, et ne dégagent aucune émotion.
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 Bentley Corniche.

Cette création due au styliste français Georges Paulin (avec le concours de Carlo Delaisse) est aujourd’hui considérée comme le chaînon manquant entre la 4½-litre Streamline, un autre prototype confectionné en France (par Pourtout en 1938), et la R-Type Continental de 1952. C’était surtout un moyen pour Bentley de s’émanciper de Rolls-Royce qui n’accordait aucune liberté à la marque qu’elle avait achetée en 1931 !

Garmisch.
Garmisch.

Autre résurrection, celle de la Garmisch révélée par BMW en avril dernier lors du concours d’élégance de la Villa d’Este. Ici, le choix est encore plus surprenant. Il s’agit de la copie d’un projet qui avait été réalisé par le carrossier Bertone pour le constructeur bavarois. Mais un projet dont l’intérêt est discutable. On a du mal à voir une œuvre majeure de Bertone dans les lignes de cette berline taillée à coups de serpe et encombrée de décorations.

Pourquoi avoir choisi ce modèle qui avait été livré à l’oubli et à la dégradation, sans doute tombé en désuétude parce qu’il était trop sage ? Le génial styliste Marcello Gandini, responsable du style de Bertone à cette époque, aurait mérité un hommage plus flamboyant, plus en accord avec ses nombreux coups d’éclat.

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En juillet, à l’occasion du Festival of Speed de Goodwood, Mercedes-Benz a répliqué à son voisin bavarois avec la reproduction de la SSKL qui avait été dotée d’une carrosserie profilée à la demande du pilote Manfred von Brauchitsch.

SSKL.
SSKL.

Cet énorme monstre avait été dessiné par l’aérodynamicien Reinhard von Koenig Fachsenfeld et construit par le carrossier Vetter. Il s’était distingué en remportant la course de l’Avus en mai 1932 à la moyenne de plus de 194 km/h. Peu après, la machine disparut des contrôles, mais elle avait ouvert la voie aux « flèches d’argent », les Mercedes-Benz de Grand Prix de la deuxième moitié des années 1930. Une bonne raison pour la ressusciter.

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On comprend moins le choix du Musée des arts et métiers qui en mai a présenté une réplique parfaite de l’une des autochenilles Citroën. Le projet « Scarabée d’Or, un défi pour la jeunesse » a été soutenu par l’association « Des Voitures & Des Hommes ». Il consistait à reproduire à l’identique la Citroën B2 10 HP modèle K1 qui sous le surnom de « Scarabée d’Or » participa à la première traversée du Sahara en décembre 1922.

La reconstitution a été menée par les élèves de l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers Campus de Cluny et ceux du lycée Château d'Épluches à Saint-Ouen l’Aumône. Elle est irréprochable et le travail des étudiants est fort respectable… Mais pourquoi avoir choisi une pièce dont l’original existe toujours et est pieusement conservé par Citroën ? N’aurait-il pas été plus judicieux de reconstituer une des nombreuses autochenilles des croisières Citroën qui ont été définitivement perdues ?

Citroën Scarabée d'or.
Citroën Scarabée d'or.

La légitimité de toutes ces copies apocryphes repose sur un principe évident. Il est intéressant de recréer un modèle qui a marqué l’histoire, mais dont il n’existe plus aucune trace. En revanche, la reprise de la fabrication de certaines icônes est beaucoup plus contestable, dès lors que des exemplaires subsistent. Jaguar a ainsi produit six exemplaires de la E-Type Lightweight en 2014, neuf XK-SS en 2016, vingt-cinq D-Type en 2018 ; en se justifiant avec l’argument de la poursuite d’une lignée inachevée… L’idée a été reprise par Aston Martin qui a relancé une série de vingt-cinq DB4 GT…

Encore plus spécieux ! Bentley a annoncé en septembre la continuation » (!) de la production de la 4¼-litre Blower qui courut au Mans en 1929. Douze unités vendues à prix d’or et fausses comme des Joconde polycopiées.

Doit-on parler de faux ou de réplique, de simulacre ou de prolongation ? D’obscures officines se sont longtemps livrées à cette besogne de la reproduction dans une relative clandestinité. Aujourd’hui les constructeurs sèment le trouble en recourant eux-mêmes à cette pratique. Ces automobiles n’ont aucune valeur historique, aucun pedigree, et ne dégagent aucune émotion. Leur seule justification est de donner du plaisir à leur riche propriétaire engagé dans un jeu de rôle.

Pathétique.

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