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Gilets jaunes : l'étincelle qui a mis le feu à l'Etoile

Dans Economie / Politique / Social

Jean Savary

"Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde". La phrase de Camus s'applique parfaitement à la révolte des Gilets jaunes. Il faut cesser de qualifier "d'écologique" la taxation du gazole. Elle ne l'est pas, elle est même son contraire et elle insulte la véritable écologie.

L'Arc de Triomphe, au centre de la place de l'Etoile à Paris. Samedi 1er décembre 2018.
L'Arc de Triomphe, au centre de la place de l'Etoile à Paris. Samedi 1er décembre 2018.

En ce lundi matin, rien n'indique la sortie de crise, au contraire, tout prédit de nouvelles émeutes et un durcissement du mouvement.

Lira-t-on un jour dans les livres d'histoire que la révolution de 2018 eut pour point de départ une taxe sur les carburants, comme celle de 1789 fut causée par la flambée du prix du pain ?

Dans ce cas, il faudra expliquer aux élèves que l'étincelle qui mit le feu à la place de l'Etoile fut à l'origine une goutte d'eau censée refroidir la planète.

Il faudra leur apprendre que ce qui mit à bas le ministre de l'Intérieur / le gouvernement d'Edouard Philippe / la présidence d'Emmanuel Macron / la Ve République / la démocratie française - cochez plus tard la bonne case - était une mesure d'une portée infime, ridicule.

Tout part d'une taxe de 0,06 € (hors TVA) destinée à diminuer la consommation de gazole de quelques dixièmes de pourcent afin de limiter de quelques centièmes de pourcent les émissions de C02 du transport routier qui en représente 28 % dans un pays qui en pèse 1,2 % au niveau mondial, ce qui revient à prétendre diminuer de quelque chose comme 0,007 % nos émissions de C02 et donc de 0,000008 % celles de l'humanité et peut-être moins, j'ai la flemme de calculer.

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Un rien du tout qui pèse très lourd

 Pardon pour cette phrase imbitable, mais elle dit bien les enjeux respectifs de la transition écologique et de la paix civile.

Gilets jaunes : l'étincelle qui a mis le feu à l'Etoile

Une paix civile compromise au nom d'une transition écologique illisible : on se bat dans les rues au nom d'un chiffre précédé de plein de zéros après la virgule au bas d'un bilan environnemental. Autant dire, rien du tout, mais un rien du tout qui, de l'autre côté du pistolet à carburant, pèse lourd dans le petit budget d'un gros rouleur.

Le pire de l'histoire - et peut-être de l'Histoire avec un grand H - c'est que cette taxe est, du point de vue du réchauffement climatique, parfaitement contreproductive.

S'il faut réduire la consommation de carburant et donc nos émissions de CO2, mieux vaut rouler en diesel qu'à l'essence, n'importe quel garagiste sait ça. Mais pas un ministre qui confond pollutions locale et globale et crie haro sur le diesel comme le plus inculte des bobos confondant NOx et CO2.

Résultat, au lieu de diminuer notre empreinte environnementale, le diesel bashing l'aggrave. Un de nos confrères en a fait la démonstration statistique : en se "dé-dieselisant", la voiture neuve moyenne française a, l'an passé, augmenté ses émissions de CO2, une première depuis dix ans.

Il est par conséquent extrêmement difficile d'expliquer à des gens qui savent lire un comparatif de consommations que si l'on augmente le gazole, c'est pour la planète, et pas, tout simplement, pour alimenter le budget de l'Etat et compenser la quasi disparition de l'ISF. C'est même impossible.

Et de toute façon, à force de temporisation et d'inaction, le gouvernement a chargé la carriole de bien d'autres revendications que l'abolition de la taxe carbone. A un point tel qu'il ne saurait toutes les satisfaire sans renier la totalité de ses engagements, tant politiques que financiers.

L'étendard de la révolte

Gilets jaunes : l'étincelle qui a mis le feu à l'Etoile

 A ce stade de la panade, je m'étonne que personne ne s'amuse du fait que ce chasuble devenu l'étendard de la révolte fut imposé par l'Etat aux conducteurs au prétexte de leur sécurité. Plus ironiquement encore, pour leur sécurité sur le bas-côté, descendu de voiture...

Un peu comme si l'achat du bonnet phrygien des révolutionnaires de 1789 (de 1792 pour être exact), avait été rendu obligatoire par Louis XVI afin que ses sujets ne s'enrhument point.

Je suggère que le prochain équipement obligatoire à bord de nos voitures soit l'extincteur. 

 

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