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Les SUV, on adore… les détester.

Dans Economie / Politique / Politique

Jean Savary

Pourquoi, malgré ses vilains défauts, le SUV a-t-il remplacé monospaces et familiales ? L’acheteur est-il méchant ou sot ? Une bonne question à se poser pour savoir comment les faire évoluer ou par quoi les remplacer.

Les SUV, on adore… les détester.

À l’heure où j’écris ces lignes, les Parisiens votent pour ou contre le SUV et plus précisément pour ou contre le triplement de leurs tarifs de stationnement. Mais, ouf, ce ne sera pas pour leurs SUV à eux, leur stationnement résidentiel n’étant pas affecté.

Les rares votants (5,68 % du corps électoral !) auront renfloué les caisses bien creuses de l’hôtel de ville et ce n’est pas un détail : à Paris le stationnement payant, hors parkings privés, rapporte pas loin de 400 millions d’euros par an !

Pour l’heure, seules les voitures – et pas seulement les SUV - de plus de 1 600 kg (ou de plus de 2 tonnes pour les électriques) sont concernées, sur la base de la mention G1 de leur carte grise. Ce qui représente tout de même, selon AAAdata, un bon 15 % des voitures franciliennes et à la clef, 35 millions d’euros de bonus attendus par les finances municipales.

Détail révélateur, les arrondissements chics et de droite ont voté massivement contre la surtaxe (à 82 % dans le 16e ou à 74 % dans le 7e) tandis que ceux « de gauche » massivement pour : à 77 % dans le 10e ou à 73 % dans le 20e.

Les SUV, on adore… les détester.

Sauver la planète et les piétons

Mais la motivation d’Anne Hidalgo n’est évidemment pas bassement matérielle : il s’agit de sauver à la fois la planète, les trottoirs de la capitale et les Parisiens de l’invasion de ces gros machins.

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Les trottoirs d’abord : il faut bien reconnaître qu’à l’heure du créneau, les conducteurs des plus gros de ces engins ont le choix entre poser deux roues sur la bordure ou déborder sur la voie au péril de leur carrosserie. Combien de fois ai-je vu deux bus ou fourgons ne pouvant se croiser, coincés à cause d’un SUV obèse ou garé roues braquées.
Les Parisiens ensuite : Anne Hidalgo affirme que le risque pour un piéton d’être tué est deux fois plus important avec un SUV qu’avec une berline. J’ignore d’où elle sort cette statistique, mais on peut la croire : il ne faut pas avoir un doctorat de bio mécanique pour préférer être renversé par une 308 qu’un 3008.

Les SUV, on adore… les détester.

L’automobile à contresens

Décidément sous les feux de l’actu, les SUV étaient aussi accusés la semaine dernière, par l’Agence internationale de l’énergie d’avoir plus qu’annulé la baisse d’émission de CO2 permise par la voiture électrique.
C’est mathématique : les 20 % de C02 en plus émis par 50 % des voitures neuves pèsent plus lourd que le zéro C02 des 16 % de wattures. Même si parmi elles se cachent des wattSUVres…

Bref, il est de plus en plus évident que l’automobile, du constructeur au conducteur, roule littéralement à contresens de la transition énergétique, se goinfre alors qu’il faudrait jeûner.

C’est d’autant plus con qu’elle ne transporte plus en moyenne qu’1,58 passagers contre 2,23 en 1960.

Des arguments rationnels

Les SUV, on adore… les détester.

Le SUV, on adore le détester, mais on en achète de plus en plus.

« Pourquoi ? » est la bonne question.

« Nul n’est méchant par intention » disait Socrate ; les acheteurs de cette polémique voiture ne le font pas pour accélérer le réchauffement climatique ni grimper sur les trottoirs et faire peur aux vieilles dames et aux petits enfants avec leur grosse calandre. Et pas seulement par sottise ; être à la mode, péter plus haut que le cul de son voisin ou se faire passer pour un baroudeur ne sont pas les principales motivations.
Le SUV a pour lui des arguments parfaitement rationnels et ces arguments, notre société a vraiment l’art de les cultiver.

Par exemple, en parsemant nos rues et même nos routes de ralentisseurs bien haut et bien raides, parfaitement dessinés pour le format SUV. Dans certaines régions où l’anarchie gouverne leur prolifération et leur construction, on ne circule plus impunément avec une voiture basse se targuant de fendre l’air. Sur ces tremplins, même à 20 km/h, une Ferrari ou une Toyota Prius frotte son pare-chocs puis son bas de caisse. Mieux vaut une Lamborghini Urus ou un Rav-4.
Cette garde au sol rendue indispensable par la multiplication des trapèzes a un autre attrait, de plus grands débattements de suspension qui tolèrent mieux – et nos dos aussi - la décrépitude de nos routes.

J’ajouterais qu’à partir du moment où les pouvoirs publics ont laissé s’accroître la hauteur des voitures, il était fatal que ce rehaussement se généralise. En effet, personne ne supporte d’avoir le regard à hauteur de la plaque d’immatriculation de la voiture de devant. Puisqu’on réglemente la hauteur des immeubles, le poids des voitures et des camions et jusqu’au nombre de cartouches des fusils de chasse, tant qu’à tout vouloir régir, il eut fallu s’intéresser à la hauteur des calandres et des pavillons des autos…

Que réclame l’acheteur ?

Les SUV, on adore… les détester.

Le mal est fait, non seulement des dizaines de millions de SUV circuleront encore dans 20 ans, mais en plus on ne rassoira pas l’acheteur à 45 cm du sol. Le bonhomme vieillit et comme 70 % des adultes occidentaux, il a mal au dos.
Pourtant, il va bien falloir trouver une solution pour rendre nos voitures plus légères et plus fluides.

Partons de ce que réclame le désormais majoritaire acheteur de SUV ? Ce n’est pas que sa voiture ait l’aérodynamique d’un congélateur, ni qu’elle pèse une et demi ou deux tonnes.
Il veut juste une assise assez haute pour ne pas se faire un lumbago en s’extrayant de son siège mais n’exige plus de dominer le trafic – il faut désormais une tractopelle pour ça - juste voir à travers la voiture de devant.
Veut-il un Hummer et des jantes de 22 pouces ? Non juste assez de garde au sol et de débattement de suspension pour affronter ralentisseurs et nids-de-poule.

Ce cahier des charges somme toute raisonnable n’impose pas un SCx de fourgonnette, un poids de VAB ni une calandre de bulldozer. Et surtout, il n’interdit en rien un joli design.
Ce dernier, on l’a un peu oublié à force de tailler des plis et des creux dans les hayons et les flancs pour tenter d’affiner des carrosseries obèses.

Et si la réinvention du SUV – et en fait de la familiale – venait de France ? Deux modèles bien de chez nous cochent de nombreuses cases de ce que serait un SUV plus vertueux ou une familiale plus SUV : le Renault Arkana et d’avantage encore, la Citroën C4 (et C4-X) étonnamment plus légères et aérodynamiques.
Leur relatif succès peut rendre optimiste sur l’évolution automobile.

Et rendre pessimiste quant aux recettes de stationnement de la mairie de Paris…

Les SUV, on adore… les détester.

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