Nissan : Carlos Ghosn de nouveau en garde à vue au Japon

Florent Ferrière Le 04/04/2019 à 08:52

Un mois après sa libération sous caution, Ghosn a été interpellé à son domicile japonais. Il est cette fois soupçonné d'avoir détourné de l'argent de Nissan à son profit.

Nissan : Carlos Ghosn de nouveau en garde à vue au Japon

Les scénaristes d'un bon soap opera n'oseraient imaginer de tels rebondissements. Libéré sous caution il y a un mois, Carlos Ghosn est de nouveau en garde à vue. Des enquêteurs du bureau des procureurs se sont rendus à son domicile tôt ce jeudi. Une voiture quittait les lieux une heure plus tard avec à son bord, selon la télévision japonaise Nippon TV, l'ex PDG de Renault. Ghosn aurait été conduit au centre de détention de Kosuge, au nord de Tokyo.

Dans un communiqué, très probablement écrit à l'avance car les rumeurs d'une nouvelle garde à vue se faisaient entendre dès hier, Carlos Ghosn dénonce une arrestation "révoltante et arbitraire". Il se demande : "Pourquoi venir m'arrêter alors que je n'entravais en rien la procédure en cours, sinon pour me briser ?". Pour lui, cela "fait partie d'une nouvelle manœuvre de certains individus chez Nissan qui vise à m'empêcher de me défendre en manipulant les procureurs".

Carlos Ghosn avait annoncé hier qu'il tiendrait une conférence de presse le 11 avril pour dire "la vérité sur ce qu'il se passe". Cette arrestation serait donc pour lui à nouveau la preuve d'un "complot". Les médias japonais soulignent d'ailleurs qu'il est extrêmement rare d'être arrêté après avoir été libéré sous caution. Mais l'affaire Ghosn n'est comparable à aucune autre !

Déjà mis trois fois en examen pour abus de confiance et pour des déclarations inexactes de revenus entre 2010 et 2018, Carlos Ghosn est cette fois suspecté d’avoir détourné de l’argent de l’entreprise à son profit.

La justice japonaise le soupçonne d'avoir utilisé "la réserve du PDG" de Nissan entre fin 2015 et mi 2018 pour des tranferts d'argent à un distributeur de véhicules Nissan à Oman. Mais selon une source proche du dossier, le procédé aurait commencé dès 2012 et porterait sur plus de 30 millions de dollars. Une partie de ces montants serait revenue indirectement à Carlos Ghosn, qui aurait avec acheté un yacht et investi dans une société dirigée par son fils aux États-Unis.

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