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Prise en mains - Bugatti Divo :  la Bugatti des montagnes

Dans Nouveautés / Nouveaux modèles

Ronan Glon

16 cylindres, 8 litres de cylindrée, 1500 cv, 7 vitesses, 4 roues motrices, et 5 millions d’euros. Ces chiffres spectaculaires résument bien la partie technique de la Bugatti Divo mais passent à l’as le côté émotionnel de l’engin. Ce que le conducteur ressent (et entend) en rétrogradant avec une des palettes avant d’entamer un long virage à gauche, par exemple. Nous avons pris le cap de la Sicile, et nous sommes rendus à environ une heure de Palerme au nord de l’île, pour découvrir si la Divo est aussi prodigieuse que les chiffres le laissent présager.

Prise en mains - Bugatti Divo :  la Bugatti des montagnes

 

La Bugatti des montagnes

Bien avant que Bugatti ne se mette à chasser et à faire tomber les records du monde de vitesse, la marque alsacienne avait prouvé ce dont elle était capable en gagnant la Targa Florio (une course sur route extrêmement rude et dangereuse) cinq fois d’affilée.

Prise en mains - Bugatti Divo :  la Bugatti des montagnes
Prise en mains - Bugatti Divo :  la Bugatti des montagnes

Elle doit ses deux dernières victoires, en 1928 et 1929, à un talentueux pilote français nommé Albert Divo qui pilotait une Type 35, une voiture considérée comme une des supercars de son époque. Bugatti a honoré l’homme et son palmarès en mettant son nom sur une évolution de la Chiron, développée pour les routes sinueuses et non pas pour atteindre des vitesses dignes d’un hélicoptère. C’est donc sur une courte partie du parcours historique de la Targa Florio que nous prenons en main un des 40 exemplaires prévus (et tous vendus).

Prise en mains - Bugatti Divo :  la Bugatti des montagnes

Un héritage commun et des performances hors du commun sont les principaux maillons qui relient la Type 35 victorieuse de Divo et la Divo que nous essayons sur les routes étroites, bordées d’oliviers, qui séparent la tribune abandonnée de Floriopoli et la ville de Cerda. Heureusement, les stylistes Bugatti ne se sont pas contentés de présenter une interprétation banalement rétro d’une voiture de course qui fêtera bientôt ses 100 ans. Ils n’ont pas copié-collé la Chiron, non plus, même si la Divo partage ses proportions avec sa sœur aînée. Les nombreux automobilistes qui ont freiné en urgence sur une nationale pour prendre la Divo en photo confirment qu’elle porte bien la griffe de son fabricant.

Prise en mains - Bugatti Divo :  la Bugatti des montagnes
Prise en mains - Bugatti Divo :  la Bugatti des montagnes

Les gènes de la Chiron sont bien plus identifiables à l’intérieur. Nous sommes assis au ras du sol, en face d’un indicateur de vitesse étalonné jusqu’à 500 km/h et d’un volant relativement petit, avec deux boutons rouges (un pour choisir le mode de conduite, l’autre pour démarrer) et des palettes. Notre voiture – qui est déjà vendue, et que son propriétaire attend avec impatience – porte un intérieur deux-tons avec un siège conducteur presque entièrement gris, un siège passager noir, et les deux couleurs sur le volant. Bugatti nous indique qu’environ deux-tiers des acheteurs ont choisi de customiser leur Divo, et que la seule limite est l’épaisseur de leur portefeuille. Peu importe si les clients désirent le même cuir que la selle de leur cheval préféré ou une sellerie jeans façon Peugeot 106 Kid, la marque est là pour les conseiller et les aider à configurer une voiture unique. Quoique, la sellerie de 106… à vérifier.

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Sur les traces de Divo

En 1928, quand Albert Divo a gagné le prix de 20 000 lires en battant Louis Chiron et Tazio Nuvolari (eux aussi en Type 35), la majorité des routes de la Targa Florio n’étaient pas bitumées. 92 années plus tard, elles portent un revêtement que nous pouvons gentiment qualifier de rudimentaire. Naviguer à travers ces paysages magnifiques nous oblige à éviter des nids de poule assez profonds pour faire frire des arancini, à contourner des triporteurs Piaggio Ape et leurs cumulus de fumée bleue, tout en esquivant des conducteurs de Fiat Panda pour qui les lignes blanches sont purement des suggestions. Même en Toyota Aygo, on ne s’ennuie jamais quand on conduit en Sicile et chaque minute a son coup de théâtre.

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Nous sommes donc soulagés de constater que la Divo est peu exigeante à conduire pour un bolide de 1500 cv aussi large qu’un pick-up Chevrolet et dont le prix avoisine celui d’un château. Sa direction est sensiblement plus informative que celle de la Chiron, donc il est bien plus facile de savoir ce que font les roues avant et de les placer là où nous voulons qu’elles aillent. Sa capacité de freinage est au moins aussi impressionnante que sa capacité à accélérer de 0 à 100 km/h : 2,4 secondes ! Il n’est pas nécessaire d’avoir l’expérience d’Andy Wallace, ni l’audace d’Albert Divo, pour piloter la Divo.

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Quand la route s’ouvre enfin à nous, un simple coup d’accélérateur lance deux des turbos (puis, presto, les quatre) avec un grondement digne d’un Airbus A330 et le 16-cylindres catapulte la Divo de virage en virage. Ces performances ne sont pas étonnantes à bord d’une Bugatti. C’est sa faculté de continuer à pousser dans le virage, d’une manière précise et sans laisser croire qu’elle va se déhancher, qui est sensationnelle. Il est évident que les pneus Michelin larges comme les bottes de foins que heurtaient jadis les pilotes de la Targa Florio améliorent la tenue de route, mais la transformation ne s’arrête pas là.

Ce n’est pas une voiture de course à l’intérieur étripé, elle est d’ailleurs sacrément luxueuse, pourtant elle pèse 35 kg moins que la Chiron et les ingénieurs ont enlevé ces kilos là où ça compte. Les roues sont nettement plus légères pour réduire le poids non-suspendu, par exemple, ce qui rend la Divo plus agile. N’oublions pas les nombreuses modifications aérodynamiques, comme un aileron qui mesure 1,83 m (donc 23% plus large que celui de la Chiron) et un nouveau diffuseur d’air à l’arrière. Ces changements n’ont pas pour but d’étoffer un communiqué de presse ; ils rendent la Divo adroite malgré un poids qui frôle les deux tonnes. Elle se promène avec environ 430 kg de moteur, après tout.

Une boucle bouclée

En tournant une manette sur le volant, nous augmentons la garde au sol au moment d’arriver à Cerda, une petite ville qui était historiquement connue comme le départ et l’arrivée de la Targa Florio. Après une stupéfiante reconversion, Cerda se présente aujourd’hui comme la capitale mondiale de l’artichaut. Elle reste un haut-lieu de l’histoire de la course automobile, et les locaux continuent à parler de la Targa Florio (qui a été supprimée après l’édition mortelle de 1977) sur un ton révérenciel. Il y a notamment une pancarte en son honneur, de la taille d’une Smart, près de la piazza centrale, et un musée en plein cœur de Collesano, un village voisin, présente des objets liés à la course tels que des outils d’époque.

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En faisant demi-tour à Cerda, nous avons l’impression que la boucle de l’histoire Bugatti est bouclée. Après avoir atteint 490,4 km/h, un record mondial, sur le circuit privé Ehra-Lessien, la marque prouve que ses capacités ne sont pas limitées à aller très, très vite en ligne droite. Le temps passé au volant de la Divo nous montre que ce n’est pas uniquement une Chiron avec un nouveau design ; c’est une voiture à part entière, un vrai chef-d’œuvre technique, qui rend un bel hommage aux victoires de Bugatti.

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