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Voiture électrique : l’Europe coincée entre Tesla et la Chine

Les chiffres du marché de la voiture électrique ne sont pas rassurants. Nos constructeurs français et européens sont-ils en train de se faire prendre en tenaille entre LA marque américaine et les constructeurs chinois ?

Voiture électrique : l’Europe coincée entre Tesla et la Chine

Cela faisait déjà un moment que les tarifs jouaient au yoyo. D’abord à la hausse et désormais très fortement à la baisse, pour ne pas dire en chute. Grand maître du jeu, Tesla qui en diminuant ses tarifs de 30 % en début d’année a mis le feu au e-marché.

Voiture électrique : l’Europe coincée entre Tesla et la Chine

Ce n’est pas parce que l’Américaine se vendait mal qu’elle avait déprimé ses étiquettes (et au passage ses acheteurs de 2021 et 2022 qui l’ont payée au prix fort). C’est parce que ses usines produisent enfin à plein régime, celle de Berlin sortie de terre il y a peu, et celle de Shanghai en pleine reprise d’après Covid et qu’il faut bien écouler la marchandise…
Surtout, produisant beaucoup plus, elles produisent moins cher.
Ce qui a donné à Elon une idée amusante : plutôt que de gonfler les marges, asphyxions la concurrence.
Résultat, au premier trimestre 2023, la Tesla Y a été la voiture la plus vendue en Europe, toutes énergies confondues, devant les populaires (et thermiques) Dacia Sandero et VW T-Roc

Qui aurait parié sur un tel podium il y a 6 mois ?
Personne, et c’est bien ce qui m’inquiète, le marché automobile semble pris de folie, devenu parfaitement imprédictible

Voiture électrique : l’Europe coincée entre Tesla et la Chine

Pris en étau entre MG et Tesla

Autre exemple, la presse a dit grand bien de l’étonnante MG4 et a salué son tarif imbattable. Mais vu le famélique réseau de concessionnaires de la marque de Shanghai et l’image floue du blason ex-anglais devenu chinois mais toujours hexagonal aucun confrère n’a prédit qu’elle talonnerait la Mégane et dépasserait la Zoé.

Voiture électrique : l’Europe coincée entre Tesla et la Chine

Si l’acheteur de bagnoles devient plus futé que le journaliste automobile, où va-t-on ?
Cet acheteur, fera-t-il la fête aux autres marques chinoises qui devraient planter leurs drapeaux en France l’année des JO ? Et au fait, s’agira-t-il encore de Chinoises quand elles seront fabriquées sur le vieux continent ? Aux dernières nouvelles, le géant BYD était candidat à l’achat de l’usine Ford de Saarlouis en Allemagne. D’autres seront bientôt à vendre plus à l’Est.

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Voiture électrique : l’Europe coincée entre Tesla et la Chine

En attendant voici le résultat : le VE star de Renault se retrouve coincé entre une pas si petite chinoise bon marché et un pas si cher SUV de luxe yankee, et à la cinquième place du marché français du VE au premier trimestre. Un peu comme si la R19 s’était fait doubler par un Dodge Caravan et talonner par une Daewoo.
L’a-t-elle un peu cherché ? Personnellement, je ne comprends pas la stratégie de Renault, ni sa tactique et pas même sa gamme.
Il y a donc deux Mégane, la thermique et l’électrique. La première d’où émane un fort parfum de fin de carrière et la superbe électrique dont beaucoup de clients Renault attendent encore la version thermique -on ne leur a pas expliqué qu’il n’y en aurait pas.
Or donc la Mégane électrique, 15 cm plus courte que l’ancienne qui est toujours en vente mais 15 cm plus longue qu’une Clio - j’espère que vous suivez - se tarife, aux dernières nouvelles, bonus de 5 000 € déduit, à 37 000 €, rien que ça.
À ce stade de l’histoire, j’ai une pensée émue pour celui qui s’est offert une Mégane neuve vers 2017 et songe à la remplacer par la nouvelle, et tiens, pourquoi pas en électrique. Il doit avoir le même choc en lisant ce tarif que le gus qui, après 20 ans d’Afrique, revient à Paris, cherche à s’y loger et découvre les prix à 5 chiffres du mètre carré.

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Une Américaine « too much »

37 000 € donc.

Le souci, c’est que désormais, pour dix euros de moins, on s’offre une grosse berline américaine de 4,69 m avec 275 chevaux, le 0 à 100 km/h en sept secondes, 50 km de mieux en autonomie, une charge deux fois plus rapide en AC comme en DC et l’accès garanti à un tentaculaire réseau de superchargeurs, lequel vaut mieux que le pass Shell refilé par le concessionnaire Renault. Vous aurez reconnu la Tesla 3.
D’accord, contrairement au Model Y, sa version enflée et SUV qui vient de lui voler la vedette, la Tesla 3 n’a pas de hayon, péché mortel sur le marché européen. Et oui, la finition grince parfois un peu sur la bosse.
Mais pour le reste, l’écart de prestation est si énorme qu’on se demande comment 5 644 acheteurs ont pu préférer la Renault à la Tesla au premier trimestre.
Cela me rappelle un copain, pur fana de bagnole, qui, vers 2007 ou 2008, était sur le point de dépenser une fortune pour une Laguna V6 farcie d’options. Un week-end, je passe chez lui au volant d’une énorme Chrysler 300 C, superbe américaine sur base de Mercedes Classe E.

Voiture électrique : l’Europe coincée entre Tesla et la Chine

Le bonhomme tombe en arrêt devant la fastueuse calandre chromée, me demande le prix – à peu de chose près le même que sa promise - se gratte le menton et lâche « c’est quand même un peu too much pour moi ». Qu’il soit béni, lui et tous ceux qui ne désespèrent pas Billancourt en préférant la Mégane à la « too much » Tesla.

Happés par la Chine 

N’empêche, Renault m’inquiète. La Dacia Spring, n°2 des e-ventes, peut bien sauver l’honneur, je ne comprends pas comment le pionnier européen de la watture, ses dix ans d’avance sur le peloton, ses milliers de brevets et son réseau depuis longtemps « branché » a pu se faire à ce point distancer.
Même la Peugeot e-208 et la Fiat 500e sont devant les Renault Mégane, Zoé et Twingo. Pourtant, PSA - puis Stellantis – semble n’entrer qu’à reculons dans le grand bain de l’électrique, avec toujours « la même en thermique » au cas où…
Pour le reste, c’est toute l’industrie européenne qui semble mal prendre le virage de l’électrique.
VW fait le buzz avec ses ID, mais l’ID3 fut un four et sa nouvelle mouture tout juste dévoilée montre une version de base un peu plus chère que la Mégane sans rien offrir de plus.
La prochaine ID2, promise bien moins chère, sera décisive, comme pour Renault les prochaines R5 et 4L électriques. Si nos deux champions européens se loupent sur ces modèles promis à la très grande diffusion l’étau sino-américain se refermera sur l’industrie automobile européenne, autant dire sur nos emplois et nos économies.

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