Essayer le dernier bolide à la mode dans un lieu exotique n'est pas de tout repos, sachez-le bien. Tout commence souvent par un réveil sonnant beaucoup trop tôt un lundi matin par exemple, qui oblige à se coucher de bonne heure la veille et donc à rater le deuxième film de TF1. Oui, je sais, c'est déjà proche de l'inhumain. Le lieu de rendez-vous est au Terminal 2F de l'aéroport Roissy Charles de Gaulle, à 6h00. Malgré un assoupissement sous la douche et l'oubli habituel de la batterie de rechange de l'appareil photo à côté du bol de céréales, je suis parfaitement à l'heure à l'enregistrement. A 5h20.

Mes confrères arrivent petit à petit et l'organisation d'Alitalia étant ce qu'elle est, notre vol décollera avec 40 minutes de retard. Un mauvais sandwich plus tard compressé entre deux hommes d'affaires danois et nous atterrissons à Rome, où le ciel bleu est vierge de tout nuage et où la température dépasse déjà allègrement les 20° malgré l'heure matinale. Dans le parking de l'hôtel Hilton jouxtant l'aéroport, une rangée d'Audi RS4 sagement alignées nous attend, chacune de couleurs différentes et disponibles en cabriolet ou break Avant. Après le classique briefing de début de journée, j'opte d'abord pour un cabriolet gris anthracite avec l'option jantes en 19 pouces, dans le seul but, je l'avoue, de pouvoir dire ensuite que j'ai laissé l'Avant pour après. Un rien m'amuse.

Sur le tableau de bord se trouve un judicieux road book indiquant l'itinéraire pour la prochaine étape. Bien calé dans le somptueux siège baquet, il est temps de chausser les lunettes de soleil, de décapoter, de tourner la clé de contact et d'appuyer sur le bouton de démarrage. Le V8 4.2l FSI, un joyau mécanique, s'ébroue violemment, manifestement mécontent d'être tiré de son sommeil. Un bruit magique, qui devient encore plus rauque une fois le bouton S enclenché, position qu'il gardera d'ailleurs toute la journée.

Première étape : le centre de conduite de Vallelunga situé à quelques dizaines de kilomètres au Nord de la capitale italienne. Cette prise de contact permettra d'entrevoir les habitudes de conduite particulières des autochtones, se cramponnant vigoureusement à la voie de gauche au volant de leurs Fiat 500 même si la voie de droite est libre, quand ils ne roulent pas tout simplement au milieu. Méfiance donc. Même sans utiliser la deuxième moitié du compte-tour afin de rester à des vitesses presque légales, la RS4 fait déjà preuve d'une vigueur à même d'annihiler la quasi totalité de la production automobile. Quelques tunnels traversés avec probablement un rapport plus bas qu'il ne faudrait égaieront le trajet qui se terminera bien vite.

A Vallelunga, après un second briefing nous présentant les spécificités des modèles, nous sommes invités à prendre en main d'autres Audi RS4 équipées de la coûteuse option freins céramiques sur le petit circuit entourant le centre, tenant plus du gymkhana que de Hockenheim mais permettant de comparer les versions berline, cabriolet et Avant sur un même tracé à quelques minutes d'intervalle.

Après un déjeuner bien mérité en terrasse au bord d'une piscine sous un soleil de plomb, avec toute la lignée des RS décorant le jardin, il est temps de reprendre le road-book pour effectuer quelques excursions dans la campagne environnante. Ceinturant le lac de Bracciano, une nationale tortueuse paraît être le terrain de jeu idéal pour se rendre compte des performances et de la tenue de route de la voiture dans le monde réel, tellement idéal que je le ferai une première fois au volant du cabriolet, puis une seconde avec l'Avant, par pure conscience professionnelle, cela va sans dire. Mais l'heure tourne et l'avion de retour pour la grisaille parisienne est à 18h00, il est temps de rentrer vers Rome.

Un conseil donc, si vous souhaitez vous rendre en Italie, le fonctionnement de leurs aéroports différe sensiblement des nôtres. Ce n'est en effet qu'au dernier moment, au moment de monter dans l'avion, que l'on vous demande votre carte d'embarquement, pas à la douane ni à un contrôle précédent. Et si vous êtes aussi distrait que moi et encore au volant de l'Audi RS4 dans l'esprit, il se pourrait que ce soit une étape que vous ayiez sautée.

L'enregistrement se terminant 40 minutes avant le vol et ma montre indiquant 17h50, mon retour dans mes pénates paraît soudainement compromis. Il faut me rendre à l'évidence, j'ai loupé l'avion. Après avoir couru et rebondi de comptoir Alitalia en comptoir Air France, deux solutions s'offrent à moi : un open ticket à 800€ ou un autre vol... 48h plus tard, tous les avions étant pleins jusque là. Le salut viendra d'Audi dont l'efficacité n'est depuis plus à démontrer et qui, constatant mon absence, s'est chargé de réserver une place sur le vol suivant, partant 2h plus tard.

Le vol de retour se fera sans encombre, coincé cette fois-ci entre le hublot et une blonde peroxydée à la poitrine ne devant rien à la nature et aux vêtements symboliques. Merci, Audi.

Retrouvez l'essai complet de l'Audi RS4 cabriolet et Avant dans le magazine de Caradisiac.