Quand il s’agit de relier confortablement par l’autoroute un point A à un point B le plus rapidement possible, vous avez peu de chances de vous tromper en optant pour une Mercedes revue par Brabus. Ce préparateur, avec ses 30 ans d’expérience, n’est-il pas connu pour faire les berlines les plus rapides du monde ?

Lors de notre visite dans ses ateliers de Bottrop, en Allemagne, le sorcier teuton a mis à notre disposition une Mercedes S500 dont la longue liste de modifications la pousse à être rebaptisée Brabus S 6.1.


Brabus S 6.1 : essai, photos et vidéo

De l’extérieur, les retouches sont plutôt subtiles, seul un œil exercé pouvant faire la différence avec des éléments d’origine. Pourtant, le pare-choc avant, qui intègre des feux anti-brouillard et longue portée, les bas de caisse qui illuminent le sol quand vous ouvrez la porte et le rajout de pare-choc arrière intégrant les quatre sorties d’échappement sont tous griffés Brabus. A l’intérieur, notre modèle d’essai à l’équipement déjà très complet d’origine, ne présentait que quelques discrets ajouts : un volant spécifique, des compteurs (dont le tachymètre est gradué jusqu'à 360 !), des tapis de sol et des pédales siglés Brabus et enfin des seuils de portière au logo lumineux.


Brabus S 6.1 : essai, photos et vidéo

Sous le capot, le V8 5.5l dans sa dernière évolution offre 388ch et 530Nm, des valeurs déjà flatteuses dont la berline allemande n’aurait pas à rougir, mais largement insuffisantes si vous demandez son avis à Brabus. Ici, pas de paire de turbo ou de compresseur, le préparateur reprend à son compte le dicton « there is no replacement to displacement » très en vogue outre-Atlantique. La cylindrée passe ainsi à 6.1l par le montage d’un vilebrequin modifié, un réalésage des cylindres et l’ajout de pistons adéquats. L’écoulement dans les deux culasses du V8 est amélioré et ces dernières se voient offrir quatre nouveaux arbres à came, des soupapes plus grosses et des sièges de ressort en titane. Enfin, en plus de l’inévitable optimisation du boîtier électronique, une ligne d’échappement en inox avec 4 sorties en 76mm et catalyseur sport complète la préparation. Le résultat ? 465ch et 615Nm qui permettent d’enlever une demi seconde au 0 à 100, 4.9s au lieu de 5.4s et d’atteindre une vitesse maxi de 295km/h contre les 250km/h limités de la S500 d’origine.


Brabus S 6.1 : essai, photos et vidéo

Au delà des chiffres et des performances brutes, le bruit de la Brabus S 6.1 est envoûtant, avec une identité propre, et parvient dieu merci à parvenir jusque dans l’habitacle pourtant très filtré. Ce n’est pas le bruit rocailleux d’un V8 américain au ralenti instable, ni celui d’un anglais qui se rapproche d’une mitrailleuse lourde, c’est un son rauque et lourd qui je l’espère vous enthousiasmera autant que moi dans la vidéo en bas de cet article.

Mais c’est bien beau de rajouter des chevaux, encore faut-il aussi pouvoir s’arrêter avant de percuter l’arrière d’une BMW M5 se traînant lamentablement à 250 km/h sur la voie de gauche. Et avec presque 2 tonnes sur la balance, la tâche n’apparaît pas aisée. N’étant pas connu pour faire dans la demi mesure, Brabus y a donc installé les plus gros freins disponibles au catalogue, composés à l’avant de monstrueux étriers de 12 pistons serrant entre leurs mâchoires des disques de 380x36mm, et à l’arrière, d’étriers à 6 pistons et de disques en 355x28. Sur la route, cette puissance de freinage se joue de la masse de la berline et il paraît difficile de s’arrêter plus court, à part en heurtant un pilier de pont, on regrettera juste un léger manque de sensation à la pédale.


Brabus S 6.1 : essai, photos et vidéo

Malheureusement, de tels freins ne tiennent pas derrière les jantes en 17 pouces livrées d’origine sur la S500, Brabus indiquant même qu’il faut un minimum de 20 pouces pour pouvoir les monter sans encombre. Sur notre modèle d’essai, les Monoblock VI vont un peu plus loin en affichant 21 pouces ! N’espérez pas trouver des pneus au Norauvert du coin, je doute qu’ils gardent en stock des Continental ContiSportContact3 en 295/30-21… Le résultat esthétique est en tout cas spectaculaire.

Sur la route, le confort légendaire des Classe S demeure intact malgré les pneus au profil presque inexistant. Les 77ch supplémentaires se font clairement sentir, ça n’est toujours pas une véritable voiture de sport mais le roulis contenu permet aussi de s’amuser en dehors de l’autoroute.


Brabus S 6.1 : essai, photos et vidéo

Mais il est temps de redescendre de ce petit nuage en abordant le sujet de la douloureuse. Tout ceci n’est évidemment pas gratuit. Après avoir signé le chèque de 107 900€ dans votre concession à l’étoile, il vous faudra encore débourser 60 000€ supplémentaires pour parvenir à ce niveau de préparation, soit déjà 15 000€ de plus qu’une S63 AMG. Le prix de l’exclusivité ? Ce n’est pourtant que l’arbre qui cache la forêt, la liste des modifications offertes par Brabus étant quasi sans limite. Et la profondeur de votre porte-feuille ?




Brabus S 6.1 : essai, photos et vidéo

Brabus S 6.1 : essai, photos et vidéo