Faute d'avoir clairement expliqué en direct, images à l'appui, sa décision de ne pas poursuivre plus loin les accusations de dépassement sous drapeau jaune faites à ce moment, les instances de la F1 ont laissé s'introduire la suspicion et c'est finalement une vidéo parue sur internet qui a mis le feu aux poudres. Sur ce film, dans un premier temps, personne ne fait effectivement cas d'un commissaire agitant un drapeau vert car l'action se déroule dans une zone signalée en jaune par les afficheurs électroniques du bord de piste et ceux du tableau de bord de la Red Bull. Si l'on s'en tient à cette signalisation, Vettel effectue son dépassement sous drapeau jaune et est donc pénalisable. Est-ce sur ce constat que Ferrari se base pour entamer une réflexion sur l'introduction d'un recours ?


Reste que chronologiquement, la sortie de cette vidéo entraine le lendemain (ce matin à 10h50) la publication d'un article du magazine anglais Autosport affirmant que des membres de la FIA leur ont confirmé qu'il « n'y avait pas d'affaire et que rien n'était illégal » tout en mettant en lumière la présence du commissaire et le fait que c'est ce premier drapeau vert qui prévaut sur l'affichage électronique. On peut penser que cette sortie officieuse dans les médias anglais signifiait simplement que la FIA qui en avait le pouvoir n'ouvrirait pas d'enquête sur le sujet et qu'il n'était pas utile d'aller plus loin pour Ferrari.


Pourtant, quelques heures plus tard, la Scuderia Ferrari annonce qu'elle demande par lettre à la FIA des éclaircissements sur cette manœuvre sans plus de détails. Pour l'instant, la FIA n'a toujours pas répondu, on peut comprendre que ce genre de réponse nécessite un petit délai et que l'envoi d'une lettre officielle via huissier prend un peu plus de temps que l'envoi d'un mail.


Dans l'intervalle, les médias s'en mêlent et Auto Motor und Sport contacte Charlie Whiting, le directeur de course en chef de la FIA, qui répète ce qui a été dit dans Autosport (c'est probablement lui qui avait déjà donné les infos à Autosport plus tôt).


Et ce soir, c'est Bernie Ecclestone qui vient donner son avis – tranché forcément – sur cette histoire dans le Telegraph :


« C'est une honte car cette saison était superbe et son dénouement magnifique. C'est vraiment dommage que tout ça soit désormais éclipsé par cette affaire. Le problème c'est que personne ne sait ce qui se passe. Si je ne me trompe pas (ce qui n'est pas sûr puisqu'on parle d'un délai courant jusqu'à ce soir), il y a des règles qui encadrent les réclamations, et Ferrari a passé le délai. Il y a ensuite le fait qu'un drapeau vert a été montré, ce que personne ne semble contester. C'est une vraie plaisanterie. Ce qu'ils disent dans leur lettre est faux. Il ne doit rien se passer, tout ça est faux et complètement faux.

Personnellement, je pense que Ferrari ne devrait pas agir de la sorte. Je pense qu'ils ont toujours été prêts à tout pour gagner, peu importe la manière mais il ne se passera rien. Que peuvent-ils faire ? Intenter une action au civil ? Peut-être, mais l'affaire est déjà perdue avant même qu'elle ne commence. Rien ne va arriver. »


Bref, où bien Ferrari a déjà en tête une stratégie pour démontrer la faute, ou alors la réponse de la FIA qui ne devrait pas tarder va faire cesser pour de bon cette polémique qu'il eut été vraiment préférable d'éteindre dès dimanche en optant pour une totale transparence sur l'évènement.