Après deux échecs retentissants, Ford décroche en 1966 sa premier victoire au Mans en réalisant un impeccable triplé. Dégageant une irrésistible impression de force, la Mk II symbolise à elle seule toute la puissance de l'engagement du constructeur américain.

L'aventure Ford au Mans débute à l'aube des années soixante. Lee Iaccoca, le jeune vice-président de la firme (qui ne va tarder à devenir célèbre en lançant la Mustang) décide de dépoussiérer l'image un peu désuète du deuxième constructeur mondial. Dans cette optique, un vaste programme sportif est mis sur pied avec pour leitmotiv "gagner pour vendre". Dans un premier temps ce sont les disciplines typiquement américaines qui ont la faveur de cet engagement (Indianapolis, Nascar), mais, bientôt le terrain de chasse s'élargit aux formules internationales nettement plus exigeantes. Ainsi, Carroll Shelby dont les Cobra à moteur Ford commencent à donner du fil à retordre aux Ferrari reçoit le soutien officiel de Detroit et des filiales européennes pour disputer l'ensemble du Championnat du monde des marques. Cependant, il devient vite évident à ces hommes rompus aux techniques de la communication qu'une victoire aux 24 Heures du Mans éclipse toutes les autres et procure même davantage de notoriété qu'un titre mondial.

Dans un paysage officiellement réservé aux GT, le succès au Mans est pourtant exclusivement réservé aux "GT expérimentales", de véritables prototypes appelés un jour à donner naissance (ou non) à une GT de série. Personne n'est dupe de cette imposture et encore moins Henry Ford qui, fin1962, donne le feu vert à la réalisation d'un prototype. Dans un excès d'optimisme, il fixe l'échéance à 1964 et une formidable course contre la montre débute. Si l'équipe placée sous la direction de Roy Lunn part d'une feuille blanche, elle peut compter, en revanche, sur l'immense machine Ford et sur des fonds quasiment illimités. Toujours pragmatiques, les Américains décident de louer les services des Britanniques qui possèdent le savoir-faire indispensable. Seul Eric Broadley, le fondateur de Lola, accepte de collaborer au projet et surtout de ne pas y attacher son nom. De plus, il vient de réaliser un joli coupé à moteur central, dont le concept est très proche de celui de la future Ford GT. Même si la Lola a fait gagner un temps précieux, toute l'équipe est bientôt débordée et doit travailler jour et nuit pour tenir les délais. Enfin, le 1er avril 1964, la première GT 40 est présentée officiellement à Londres.

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