Peu de temps après l’ouverture du salon à la presse, le stand Opel paraît nerveux. L’Opel Meriva Concept est protégé par quelques vigiles dûment oreillettés qui écartent les photographes et les journalistes. Bizarre…je comprend le manège lorsqu’en me retournant, je tombe nez à nez avec un gaillard d’1m90 qui n’aurait pas dépareillé dans un film de John Ford : Rick Wagoner, la grand patron de GM en personne !

Les USA soutiennent leur filiale européenne en envoyant les sommités aux lancements des nouveaux produits. Bob Lutz pour Saab et Rick Wagoner pour l’Opel Meriva Concept.

Heureusement pour mon timing, cette arrivée impromptue intervient après que j'ai terminé mon interview d’Alain Visser, le directeur Marketing Europe d’Opel. Le sujet était une fois encore ce Meriva aux portes qui, on l’espère pour eux, ne seront pas un suicide !

Caradisiac : Dans quel segment situez vous le Meriva ? C’est un mystère pour beaucoup d’entre nous.

Alain Visser : C’est un mystère agréable pour nous car ce fut un des secrets de la réussite du Meriva. Son positionnement entre 2 segments a été déterminant dans sa carrière et nous conserverons cette particularité sur le nouveau Meriva.

C : Les Flexdoors ne sont-elles pas qu’un simple gadget destiné à attirer l’œil des clients sur un type de véhicule pas très en vogue finalement ?

AV : C’est certain que le but est d’attirer l’œil. Mais cette innovation radicale est un changement fondamental qui est plus qu’un argument marketing. Depuis un siècle, les portes s’ouvrent de la même façon et notre choix de commercialiser ce système de Flexdoors n’est pas sans risque. Les clients peuvent ne pas les accepter même si nous pensons qu’elles offrent d’énormes avantages en terme de sécurité et de confort.

C : Quels avantages particuliers ?

AV : Le plus gros avantage est pour les jeunes familles. Une maman qui descend de voiture n’aura plus besoin de contourner la porte arrière pour avoir accès à son enfant. Tous les tests cliniques ont mis en lumière cet avantage.

C : Des portes coulissantes ne seraient-elles pas plus pratiques ?

AV : Les portes coulissantes sont une alternative pour les monospaces à 3 rangées de siège mais c’est beaucoup plus cher et beaucoup plus lourd. Et en terme de design, les portes coulissantes ne permettent pas d’avoir une ligne dynamique.

C : Est-ce que les Flexdoors seront une particularité que l’on retrouvera sur les futurs monospaces d’Opel, comme le prochain Zafira par exemple ?

AV : Non, comme je vous le disais, ce n’est pas idéal lorsque vous avez 3 rangées de siège.

C : Quand sera commercialisé le futur Meriva et quelles sont vos ambitions de vente ?

AV : Le Meriva actuel marche encore bien. Le prochain n’arrivera pas cette année, ni l’année prochaine. (ce sera donc pour 2010). Le segment des petits monospaces, même s’il n’est pas extrêmement dynamique, est malgré tout en progression. Nous pensons qu’avec le futur modèle, nous allons accroître sensiblement nos ventes (140.000 ventes en 2007).

C : 1 Opel vendue sur 5 est un monospace (335.000 monospaces vendus en 2007). Après Agila, Meriva et Zafira, prévoyez vous un remplaçant au Sintra qui n’est plus commercialisé aujourd’hui ?

AV : Non, il n’y aura pas de gros monospace Opel car le segment, déjà réduit, est aussi en régression constante. Nous n’avons aucun intérêt à y proposer un produit.

C : Plus globalement, est ce qu’Opel est tenté par le Low-Cost ?

AV : Non, pas vraiment. Notre premier prix sera l’Agila et nous n’avons pas à ce jour de plans pour positionner un modèle au dessous. Toutefois, nous regardons avec attention l’évolution du marché due aux nouvelles règles de rejets CO2. Si la demande de petit véhicule (plus petit que l’Agila) se mettait à croître, cela pourrait nous amener à réfléchir. En tout cas, nous observons.

C : Dernière question, quel est le taux de vérité du concept Meriva ?

AV : 100% pour les portes et 90% pour le Design.

C : Merci Mr Visser

AV : Merci à vous.