Avant la grève du 18 octobre 2007, les prévisions du trafic automobile mettaient en avant que les grands axes routiers de l'Ile-de-France seraient chargés avec des risques d'embouteillages importants (voir article). Eh bien elles se sont un peu trompées ! J'ai pu observer que le trafic a été relativement fluide tout au long de la journée sur le service info trafic en temps réel de Caradisiac (www.caradisiac.com/php/infos-trafic/index.php). Pour être précise, il y a eu des kilomètres de bouchons deux fois plus nombreux qu'en temps normal vers 07h30 mais la circulation est descendue en-dessous de la normale vers 08h30 en Ile-de-France. Puis la circulation a été fluide dans la journée. Dans Paris, il y a eu très peu de bouchons et le système de vélo en libre service a bien fonctionné : j'ai pu voir défiler de nombreux Vélib' sur la route tout au long de la journée. Il y avait même plus de piétons que d'habitude dans la capitale !

Comment cela se fait-il que pour une fois lors d'une grève, beaucoup d'automobilistes ont décidé de laisser la voiture au garage ? Les médias ont bien insisté sur le fait que la grève serait importante le 18 octobre. Les conducteurs ont aussi été informés à l'avance de ce "jeudi noir" et donc ils ont pu prendre leur précaution face à la paralysie des transports : jour de RTT posé, co-voiturage, transports de substitution, voilà les secrets de ce trafic fluide en Ile-de-France aujourd'hui !

En Province, la situation a été similaire aujourd'hui. Un exemple : la gare de Meximieux a été déserte car les usagers ont eu la possibilité d'emprunter des bus de substitution pour se rendre à Lyon. En Rhône-Alpes, 420 cars ont ainsi été mis à disposition des voyageurs par la SNCF mais certains ont préféré opter pour la formule du co-voiturage. Vous pouvez consultez le reportage sur ce sujet sur le site de France3 : http://rhone-alpes-auvergne.france3.fr/common/playerVideo.php.

Sinon, la grève contre la réforme des régimes spéciaux a été massivement suivie aujourd'hui à la SNCF et dans les transports parisiens. La manifestation interprofessionnelle organisée à Paris jeudi après-midi a rassemblée 21 000 participants, selon la police, 25 000 selon la CGT. Près de 70 défilés ont été organisés dans toute la France, de source syndicale. Ils ont rassemblé au total 300 000 personnes, selon la CGT. Le mouvement social a été reconduit demain sur une partie du réseau ferré comme à la RATP. D'après FO, la SNCF, la poursuite du mouvement a été votée jeudi après-midi dans plusieurs régions, notamment à Lyon, Marseille et Paris pour les conducteurs de trains. Dans la soirée, des assemblées générales sont encore prévues, d'après une source syndicale, mais la direction a annoncé dès jeudi en fin d'après-midi une reprise normale du trafic vendredi après-midi à partir de 16h pour les TGV et les Corail au départ ou à l'arrivé de Paris et une reprise progressive des trafics Transilien et TER tout au long de la journée. Les bouchons sur les grands axes routiers risquent donc de se former demain car les automobilistes n'ont eu la confirmation du prolongement de la grève qu'aujourd'hui : ils n'ont sûrement pas eu le temps d'anticiper...

La semaine prochaine, le ministre du Travail Xavier Bertrand recevra à nouveau les partenaires sociaux. Il a affirmé : "Le gouvernement veut réussir, doit réussir cette réforme des régimes spéciaux. Mais dans le même temps, la grève n'interdit pas le dialogue. J'ai la volonté d'être attentif aux questions qui s'expriment, aux interrogations des organisations syndicales et des agents." Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a souligné : "La suite du mouvement dépendra de la réponse du gouvernement. M. Bertrand a déclaré qu'il était prêt à recevoir les syndicats la semaine prochaine. J'ai demandé que cet engagement soit traduit par écrit, et précise la nature et la portée de l'entretien".

(Source : AP, France 3)