Audi a dû cogiter sévèrement sur une deuxième génération qui évite le piège du clonage simpliste tout comme celui de la rupture de style trop déstabilisante pour une clientèle énamourée.

Le problème majeur du designer, et notamment celui en charge d’imaginer le descendant d’un mythe, est de trouver les clés de style qui ont séduit les premiers acheteurs.

Essai : Audi TT2 : la tête et les jambes
Essai : Audi TT2 : la tête et les jambes

Pour le TT, cela reste toutefois plus facile que pour une compacte banale, et l’arc de toit, les volumes ramassés, les passages de roues ainsi que la découpe de capot avant se retrouve sur cet opus que l’on affuble en sus de la calandre Single Frame de la marque. A l’intérieur, le décor se fait plus classique, moins singulier, mais reprend tout de même le gimmick des 3 ouïes d’aération centrales du précédent.

Chose difficile à appréhender sur photos, le TT s’est élargi gaillardement : près de 8 cm en largeur, 14 en longueur dont 5 rien que pour l’empattement et seulement 6 mm en hauteur.

Essai : Audi TT2 : la tête et les jambes

Le nouvel espace intérieur ravira les claustrophobes interdits de première version mais aussi les voyageurs qui trouveront un coffre de 290 l et même 700 l avec la banquette arrière retirée, ce qui reste plus que conséquent sur ce segment. La différence de volume entre version Quattro et Traction disparaît.

S’il y a banquette arrière c’est que le TT reste un coupé 2+2. Sur le papier tout du moins. Dans la réalité, les places arrière sont d’appoint et seulement d’appoint. Les plus de 1.65m risquent la commotion cérébrale à chaque nid de poule ou le torticolis après 50 km. Et dans le cas où un ‘grand’ prend place à l’avant, seuls certains culs-de-jatte trouveront leur bonheur sur ces sièges que l’on ne peut pas vraiment qualifier de ‘+2’ mais plutôt de ‘+1/2’. Mais soyons réalistes, l’Audi TT n’est pas une familiale, loin de là !

Essai : Audi TT2 : la tête et les jambes

Les réfractaires à l’appendice de palmipède qui était venu se greffer sur le postérieur du premier coupé un peu instable seront heureux d’apprendre que l’aileron est désormais intégré. Il se relève à partir de 120 km/h et se referme sous la barre des 80. Un bouton à l’intérieur de l’habitacle permet également d’ériger l’engin à loisir, histoire de rassurer les conducteurs qui respectent les limitations de vitesse et qui ne verront quasiment jamais leur aile déployée. Les photographes y trouveront également leur compte !

Petite précision pour les futurs propriétaires : ne vous inquiétez pas pour vos bagages si vous percevez distinctement un « clong » sourd à l’arrière. L’aileron facétieux rejoint son logement de façon pour le moins vigoureuse dans un bruit ressemblant à s’y méprendre à celui de votre attaché case venant heurter les parois du coffre. La réputation de discrétion d’Audi en prend un coup en même temps que la malle arrière !

Par ailleurs, il faut reconnaître que les photos ne rendent pas totalement justice aux galbes de ce coupé. Mis en condition de circulation, il dégage une impression de puissance que seule une garde au sol un peu haute vient atténuer légèrement. L’auto très large, aux vitrages réduits et au gabarit tout en courbes tendues impose le respect naturellement. Le mélange réussi entre ce postérieur massif, la ceinture de caisse haute et ce regard plissé entourant cette bouche béante fait entrer le TT dans un registre nettement plus animal, plus chaleureux, que la froideur épurée du premier. Cela plaira ou pas mais nous dirons que le TT se latinise. Et pas que dans les formes.