Alors que nous sommes cruellement englués dans les bouchons matinaux de Francfort, piaffant d’impatience de se ruer à l’assaut du salon, nos regards sont attirés irrémédiablement vers cette silhouette menaçante, qui est bloquée elle-aussi quelques voitures devant nous. Basse, large et noire, ses quatre échappements et ses entrées d’air sur les ailes avant ne laissent aucun doute sur la nature de son moteur. Une splendide BMW M5. Encore mieux, ses logos Hamann et ses jantes noires à bord chromée de 20 pouces laissent espérer une préparation mécanique velue.

Ce n’est qu’en se rapprochant qu’Olivier Pagès, dont l’acuité visuelle n’a rien à envier à celle du faucon pèlerin, remarquera ce détail, si petit, si minuscule, telle une fine aiguille prête à éclater la bulle des fantasmes que nous nourrissions jusqu’ici. Un d. Un minuscule d accolé au badge M5. Alors que nous la doublons maintenant toutes vitres ouvertes, le bruit de diesel finit d’anéantir tous nos espoirs : c’est une série 5 diesel dotée de tous les artifices esthétiques de la M5…

Pendant quelques secondes, cette profonde déception nous a coupé bras et jambes et nous avons sérieusement songé à rebrousser chemin pour rentrer à l’hôtel noyer chagrin dans la Bittburger.