Champion du Monde de Formule 1, vainqueur à Indianapolis, des centaines de victoires dans toutes les disciplines... L'histoire de Mario Andretti est unique en sport automobile. Belle aussi comme un roman.

L'automne n'existe pas en Californie. En cette fin octobre, un ciel radieux et une paisible douceur enveloppe la région de Monterey. Des conditions idéales pour la course de Laguna Seca, dernière manche de la série Indy/CART 1994. Le championnat est joué depuis longtemps mais des dizaines de milliers de spectateurs se pressent autour du petit circuit. Ils sont venus de tous les Etats Unis, parfois d'Europe pour un seul des 28 pilotes présents : Mario Andretti. Après trente et une saisons, "Litlle Mario", comme le surnomme affectueusement le public a décidé de tirer sa révérence. "Je sais que demain, il y a quelques petites choses de prévues à mon sujet" a dit Mario la veille aux essais. A la fin du warm up, il se retrouve bizarrement seul en piste, comme pour un ultime tour d'honneur. Il n'est pas au bout de ses surprises. Lorsqu'il entre dans la voie des stands, pilotes, team managers, mécaniciens anonymes ou des stars comme AJ Foyt, Roger Penske, les frères Unser, Jim Hall forment une double haie. Tous ont revêtus un T-shirt blanc imprimé d'un gros "arrivederci Mario". Il répond d'un geste timide, puis stoppe sa voiture au bout des stands. Il s'extirpe de sa monoplace, retire son casque, tente de sourire mais ne peut retenir de grosses larmes. Le clan Andretti au complet referme le cercle autour du "patriarche". Ils sont tous là : Michael et Jeff, les fils, John, le neveu et surtout Aldo, le frère jumeau. Aldo avec qui Mario "a conquis" l'Amérique. La boucle est bouclée, mais l'histoire aurait été encore plus belle si Aldo et Mario avaient achévé ensemble ce qu'ils avaient commencé.

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