Retour à Monza

Colin Chapman venu triompher à Indianapolis avec Jim Clark l'invite dans son écurie. En 1967, Mario hésite. Il ne sent pas encore prêt, mais promet d'appeler Chapman le jour venu. Entre temps, Mario incorporé à la formidable aventure Ford se construit au fil de milliers de kilomètres d'essai une expérience technique peu commune. Il révèle également l'étendue de son talent en raflant à quelques jours d'intervalle les 12 heures de Seing avec la nouvelle Ford MKIV et les 500 Miles de Daytona en NASCAR. 1968 sera moins fructueux. Indianapolis se refuse à nouveau, le championnat lui échappe lors de la dernière course à Riverside, mais cette fois Mario se sent prêt. Il téléphone à Chapman. Fidèle à sa promesse, le patron de Lotus met à sa disposition une monoplace pour le prochain GP d'Italie.

Quelle émotion pour Mario ! 14 ans presque jour pour jour après sa première visite à Monza, il va rouler à son tour sur cette piste mythique. Le rêve est brisé par les officiels qui lui refuseront le départ sous le prétexte qu'il a participé à une course aux Etats Unis à la veille des essais. Un pilote de Grand Prix ne peut disputer deux courses en moins de 24 heures et Andretti est bien loin des moeurs de la vieille Europe. Il devra patienter quelques semaines pour débuter réellement au GP des Etats Unis. Il court à domicile mais il n'est pas chez lui à Watkins Glen. Il n'a jamais roulé sur ce circuit mais cela ne l'empêche pas de rafler la pole position ! En course, il prendra la tête, fera jeu égal avec Jackie Stewart avant d'être contraint l'abandon. Chapman n'hésite pas longtemps avant de lui faire signer un contrat pour 1969. Cette année là, Lotus, ou plutôt la "Dream team" avec Graham Hill, Jochen Rindt et Mario Andretti va connaître une année noire. En F1 Chapman s'entête sans succès avec ses monoplaces à quatre roues motrices tandis que la révolutionnaire Type 64 prévue pour Indianapolis ne vaut guère mieux.

A son volant, Mario va connaître l'une des plus belles frayeur de toute sa carrière. A plus de 270 km/h, un porte-moyeu se brise et la belle monoplace rouge se fracasse dans le mur. Il s'en tire avec quelques contusions. Hill et Rindt refusent alors de prendre la piste et Chapman décide sagement de retirer sa dernière-née. Dans l'urgence, Mario se rabat sur sa voiture de 1967 remise hâtivement au goût du jour et contre toute attente, enlève les 500 Miles. Vainqueur à Indianapolis, champion USAC pour la troisième fois, millionnaire en dollars... tout le monde l'attend en formule 1 pour une saison complète cette fois.

"je n'ai jamais voulu choisir", confie Mario qui au début des années 70 coure près de quarante week-ends par an. Formule 1, Formule Indy, Formule 5000, prototypes, CANAM et toujours en Sprint où il décroche un titre en 1974. A cheval sur les deux continents, épuisé par une trentaine de vol transatlantiques par an, ses efforts en F1 sont désordonnés. Malgré une victoire ou un record du tour de-ci, de-là, l'entreprise manque de constance.

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