Les Mitsubishi et les Subaru du groupe N, ainsi que les voitures à deux roues motrices, peuvent trembler : Renault présente Mégane R.S. N4 et espère en faire la star des rallyes sur asphalte.


Après avoir fait part de l naissance de la Mégane R.S. N4, Renault a présenté son nouveau bolide sur le bitume du sud de la France, à l’issue du Rallye du Var. Le constructeur français, qui étoffe un peu plus sa gamme de voitures à destination de la compétition – clients (Clio R3, Twingo R1 et R2), espère en faire la nouvelle reine de l’asphalte.

Cette voiture affiche en effet des chiffres à faire pâlir ses rivales. Avec un moteur 2.0 16V Turbo développant 270 chevaux – et un couple de 470 Nm –, elle bénéficie en outre de l’apport de Cosworth Electronics concernant la gestion électronique, optimisant son rendement malgré la mise en place d’une bride de turbo de 33 mm, conformément à la réglementation du groupe N.

Elément le plus ouvert au niveau des modifications par rapport au modèle de série, la boite de vitesses bénéficie d’améliorations destinées à améliorer sa fiabilité. Cette dernière est équipée d’un différentiel autobloquant à glissement limité type ZF.

Sur la route, ces qualités s’en ressentent rapidement. Vive au démarrage et efficace lors du freinage, Mégane R.S. N4 reste toutefois très agile grâce notamment à un train avant à pivot indépendant. En outre, ses deux roues motrices lui confèrent une meilleure adaptation aux changements de cap, ce qui sera un atout de poids face aux Mitsubishi et Subaru, équipées de quatre roues motrices.

« Elle a beaucoup de qualités, nous confirme Manu Guigou, pilote Renault qui a participé à son développement. Elle bénéficie d’une grande agilité, surtout par rapport aux Mitsubishi et aux Subaru, et d’une bonne qualité de freinage. Elle est équivalente en puissance mais surtout plus rapide que la Clio R3, qui est une référence dans le monde du rallye. Tout ce que permet la réglementation a été exploité ; on a donc surtout travaillé, lors du développement, sur le freinage et les amortisseurs. Elle est jeune, en début de développement mais elle est déjà aboutie. »

François Champod, directeur technique de Renault Sport, a grands espoirs pour cette voiture, décrivant « C’est une voiture qui a déjà un très beau look, ce qui est déjà un premier atout. Ses points forts se situent au niveau des suspensions, qui ont été développées spécialement par Öhlins. C’est du très haut de gamme. En freins, on propose le meilleur avec des étriers Brembo monobloc, très bien notés. Le moteur de la voiture de série a déjà un bon moteur mais on a réussi, malgré la bride, à augmenter la puissance pour proposer une voiture à 47 mètres/kg (470 N.m). Par rapport à la Clio R3, on a presque six dixièmes de seconde d’avance au kilomètre, tout en sachant que la Clio est en bout de développement et que la Mégane peut encore évoluer. »

Le dernier bolide de Renault Sport Technologies est désormais le fer de lance de la marque… sur les rallyes asphalte. « Elle ne fait que de l’asphalte car on ne peut pas monter des roues « terre » sur la voiture, poursuit François Champod. Le train avant à pivot indépendant nous interdit de monter des roues de 15 pouces. Mais, sur asphalte, on espère être assez largement plus rapide que les autres voitures du groupe N. Elle accélère vraiment très bien et va très loin en vitesse de pointe, jusqu’à près de 200 km/h. »

Guillaume Canivenq, Champion de France des Rallyes 2009 et qui a également participé à son développement, confirme que la Mégane R.S. N4 est bien née. « J’ai tout de suite eu un bon feeling avec la voiture. On a réalisé quatre jours d’essais splendides. Ce sera une très bonne voiture face à la concurrence, que ce soit en France ou à l’étranger, en deux roues motrices. Et, en groupe N, je pense que Mitsubishi a du souci à se faire. La Mégane est très puissante, a beaucoup de couple. Elle a un châssis splendide et une très bonne suspension. »

Homologuée pour courir à partir du 1er mars, Mégane R.S. N4 aura des objectifs sportifs. « Pour nos clients, nous voulons amener un produit qui soit le mieux placé possible, nous explique Jean-Pascal Dauce, directeur de la compétition chez Renault Sport. Nous pensons que nous apportons un véhicule très performant en deux roues motrices. Elle y visera les premières places. Et, en groupe N, elle fera face à des véhicules à quatre roues motrices. Lorsque l’adhérence nous ne perturbera pas trop, nous pourrons jouer la victoire en groupe N. »

« Navoir que deux roues motrices peut même être un avantage, enchérit Manu Guigou. Peut-être pas sur les terrains gras, comme au Touquet. Mais le fait de ne pas avoir quatre roues motrices avec un pont et un arbre de transmission à « trainer », ce qui nous pénaliserait déjà en termes de poids, est un point positif. Avec deux roues motrices, sur les terrains à adhérence normale, on a tout de suite un maximum de puissance à la réaccélération. »

C’est donc en 2011, après le 1er mars (date de son homologation), que la nouvelle arme de Renault Sport Technologies va pouvoir faire ses preuves. Lors du Rallye du Var, avant les essais réservés à la presse, Mégane R.S. N4 avait déjà pu se montrer au public, jouant le rôle d’ouvreuse de l’épreuve aux mains de Guillaume Canivenq.



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Mégane R.S. N4, nouvelle arme sur asphalte