"Malgré les meilleurs efforts de toutes les parties concernées, il est devenu clair que la "due diligence" pour effectuer cette opération complexe ne pouvait pas être exécutée dans un délai raisonnable. Afin de maintenir ses activités, Saab avait besoin d'une résolution rapide". C’est par ses mots dans un communiqué diffusé vendredi que Nick Reilly, président de GM Europe, a annoncé que Saab baissait son rideau. Mais Spyker, ne se déclarant toujours pas vaincu, pourrait bien trouver la clé sous le paillasson.

Dans le même communiqué, le plan de fermeture était communiqué : après avoir vendu les brevets de la 9-3 et de la 9-5 aux chinois de BAIC, Saab, atypique et charismatique constructeur suédois, verra donc sa production baisser progressivement, temps pendant lequel General Motors s’emploiera à "honorer les dettes" de la marque et à la fin duquel Saab ne deviendra qu’un service après-vente se chargeant d’honorer les garanties et de fournir les pièces détachées.

Annoncée une semaine avant la date prévue, la décision soudaine du conseil d’administration de General Motors a en tout cas surpris quelques personnes, à commencer par… Jan-Ake Jonsson, PDG de Saab, et Maud Olofsson, ministre suédoise des Entreprises, qui a estimé cette décision "surprenante et lamentable", synonyme de disparition de 3400 emplois, dont une majorité dans la ville historique de Trollhattan, et de 1100 concessions dans le monde, dont 55 en France.

Le dernier espoir la semaine dernière venait des Pays-Bas : Spyker, petit artisan automobile ayant confectionné 37 voitures en 2008 à au moins 200 000€ l’unité pour un chiffre d’affaires de 7,85 millions d’euros, avait en effet fait une offre que le groupe américain avait finalement refusée pour cause de problèmes insolubles rencontrés lors des discussions. Mais le poids plume néerlandais n’a pas mis à longtemps à revoir sa copie et a refait une proposition hier dimanche, qui a reçu le "soutien entier" de la direction de Saab et dont les onze points devraient, selon la direction de Spyker, lever "chacun des obstacles".

"Nous sommes confiants que notre nouvelle offre permettra de sortir de l'impasse qui a empêché la conclusion d'un accord vendredi et de finaliser un accord avant l'expiration du délai établi par GM au 31 décembre" a déclaré Victor Muller, directeur exécutif de Spyker, dans un communiqué diffusé hier, rapidement suivi par un autre émanant de GM : "Après l'annonce vendredi que GM allait progressivement fermer les activités de Saab, GM a reçu des propositions émanant de plusieurs parties. Nous allons évaluer chacune d'entre elles. Nous ne ferons aucun commentaire jusqu'à ce que ces évaluations soient terminées".