Alors que son rival Toyota vit une véritable descente aux enfers ces dernières années, Nissan affiche une santé insolente. En France, ses immatriculations sont en hausse de 75,4% en mai et de 49,1% au cumul sur les cinq premiers mois de l'année. En Europe, elles suivent une trajectoire à peine moins flatteuse, avec +29,1% le mois dernier et +21,3% sur les premiers mois de 2011. Mais le constructeur d'automobile japonais a des ambitions mondiales et compte bien se rapprocher de son compatriote et de sa part de marché supérieure à 11% l'année dernière.

Pour cela, Nissan a un plan annoncé par Carlos Ghosn : le Nissan Power 88. 88 comme 8 et 8 : 8% de part de marché mondial et 8% de marge opérationnelle à atteindre d'ici l'année fiscale 2016/2017, contre respectivement 5,8% et 6,1% l'année dernière.

Voitures électriques et pays émergents

Afin de les atteindre, deux axes principaux vont être exploités : tout d'abord les voitures électriques en collaboration avec Renault qui détient 45% des parts du constructeur japonais, avec comme objectif d'en écouler à eux deux 1,5 millions d'exemplaires d'ici 2017 après avoir dépensé 4 milliards d'euros dans leur développement, à commencer par la Nissan Leaf commercialisée en fin d'année dernière.

Mais Carlos Ghosn compte aussi affirmer sa présence dans les pays émergents, en doublant sa capacité de production en 2012 en Chine pour atteindre 1,2 million d'unités annuelles et les 10% de part de marché, en construisant une nouvelle usine au Brésil pour une capacité de 200 000 unités, et en rendant le groupe Renault-Nissan majoritaire dans le capital d'Avtovaz, premier constructeur russe, d'ici la fin de l'année.

Carlos Ghosn espère ainsi rapidement chambouler le trio de tête constitué de Toyota, General Motors et Volkswagen : en cumulant les ventes du groupe de l'an dernier, le groupe Renault-Nissan-Avtovaz serait monté sur la troisième marche du podium avec 7,276 millions d'unités.